Présidant, hier, la cérémonie d’ouverture des ateliers de consultation et d’échanges avec les femmes, les jeunes et les personnes handicapées sur le système électoral, le directeur général des Élections (Dge), Biram Sène, a appelé à des réformes profondes pour améliorer le processus électoral.
Même s’il y a des tensions à la veille de chaque élection, force est de reconnaître que le Sénégal fait partie des rares pays africains qui ne connaissent pas de conflits électoraux. Les élections, qu’elles soient législatives ou présidentielles, s’y sont toujours déroulées convenablement. Malgré cela, le directeur général des Élections, Biram Sène, estime important de procéder à des réformes pour améliorer le système électoral. « Aucune œuvre humaine n’est parfaite. Il faut toujours aller vers des réformes et pas des réformettes pour changer deux ou trois dispositions. Il faut des réformes en profondeur », a-t-il déclaré, hier, lundi 17 février 2025, lors de la cérémonie d’ouverture des ateliers de consultations et d’échanges avec les femmes, les jeunes et les personnes handicapées pour les réformes électorales.
Cette rencontre a été organisée par le Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec). « On sait que les élections donnent de l’appétit. C’est normal aussi qu’il y ait, dans une démocratie, des contradictions, mais il faut que ce soit des confrontations d’idées. Nous faisons partie de ceux qui pensent qu’il faut digitaliser le processus électoral. Cela permet de régler beaucoup de problèmes », a ajouté le patron de la Direction générale des élections (Dge).
Application de la parité Évoquant la loi sur la parité, adoptée en 2010, il a rappelé les difficultés rencontrées quant à son application. « J’ai eu la chance de faire le dépouillement de l’ensemble des décisions qui ont été rendues par les cours d’appel et la Cour suprême depuis 2014. Il est vrai qu’il existe des problèmes d’interprétation concernant cette loi et son décret d’application, mais, je trouve qu’il y a beaucoup plus un problème de volonté qu’un problème de textes », a relevé M. Sène, invitant à l’application des lois. « La parité s’applique dans la mise en place du bureau des collectivités territoriales. Il y a une jurisprudence constante.
Il faut qu’on applique la loi », a-t-il dit. L’atelier d’hier s’inscrit dans le programme « Saxal Jam » appuyé par l’Union européenne (Ue), explique le secrétaire général du Gradec, Babacar Fall. Ces rencontres permettent de discuter et d’échanger sur des propositions de réformes soulevées en vue de lever les obstacles à la participation politique des femmes, des personnes handicapées et des jeunes. « Il faut toujours évaluer, corriger et parfaire afin d’être parmi les meilleurs en matière de démocratie. La consolidation de la paix passe d’abord et avant tout par un consensus fort autour des règles du jeu électoral afin d’avoir des élections transparentes et inclusives », a suggéré M. Fall.
RÉVISION ORDINAIRE DES LISTES ÉLECTORALES
Des caravanes de sensibilisation prévues dans les 14 régions du Sénégal
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique va lancer, aujourd’hui, mardi 18 février 2025, la caravane de sensibilisation relative à la révision ordinaire des listes électorales, a annoncé, hier, à Dakar, le directeur général des Élections, Biram Sène. « Quatorze caravanes sont prévues. Dans chaque région, il y aura une caravane qui va se mouvoir durant 10 jours pour sensibiliser les populations sur la révision ordinaire », a-t-il déclaré à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des ateliers de consultations et d’échanges avec les femmes pour les réformes électorales. Les sous-préfets ont pris la décision d’aller dans les lycées des arrondissements pour recenser les élèves qui ont la carte d’identité biométrique de la Cedeao et qui n’ont pas de données électorales. « Les commissions vont se déplacer dans les lycées pour enrôler ces jeunes qui sont tous des primo-votants », a ajouté M. Sène.
Aliou DIOUF