Pour une meilleure représentativité des femmes aux prochaines élections locales, prévues en 2027, le Groupe de Recherche et d’Appui-conseil pour la Démocratie participative et la Bonne Gouvernance (Gradec) a lancé un programme novateur : le programme “Dolel Jigeen” (renforcer les femmes), afin qu’elles puissent briguer des postes de haut niveau.
18 femmes maires sur 558 communes et 3 femmes présidentes de Conseil départemental sur 43. Ces chiffres, révélés par l’Observatoire national de la parité (Onp), reflètent la faible représentation des femmes sur l’échiquier politique sénégalais.
En perspective des prochaines élections territoriales de 2027, le Gradec, en partenariat avec l’ambassade du Canada, a donc lancé le Projet Profecot -“Dolel Jigeen”, dans l’optique d’inverser cette tendance. Ce programme vise, entre autres, à promouvoir une justice sociale au sein des exécutifs locaux et des bureaux, et à encourager une meilleure participation des femmes dans les commissions de travail, selon ses initiateurs. Pour Cécile Diatta, la chargée du programme, « le Gradec est parti du constat que les femmes sont faiblement représentées sur l’échiquier politique, aussi bien comme cheffes de partis que dans les collectivités territoriales, voire au sein du gouvernement. À cela s’ajoutent les obstacles auxquels elles sont confrontées, notamment sur le plan économique, avec le paiement de la caution et le manque de moyens pour mener une campagne électorale. » Pour elle, à travers ce programme soutenu par l’ambassade du Canada au Sénégal, il s’agira de les outiller afin qu’elles puissent jouer un rôle de premier plan au sein des partis politiques et des instances décisionnelles. « Le Gradec a donc mis en place ce projet pour renforcer les capacités des femmes afin qu’elles soient mieux représentées aux plus hauts niveaux. D’où le nom “Dolel Jigeen” : “Dolel”, c’est renforcer, rendre plus fort. Le projet ambitionne de rendre les femmes plus fortes afin qu’elles puissent aller à l’assaut des collectivités territoriales, où elles ne sont encore que 18 femmes maires sur 558 et 3 présidentes de conseil départemental. »
La touche masculine dans “Dolel Jigeen”
L’autre particularité du projet réside, selon ses initiateurs, dans le fait qu’il n’est pas porté par une organisation féminine. « On avait l’habitude de voir des structures comme le Réseau Siggil Jigeen, le Cosef ou l’Ajs porter ce genre d’initiatives. Mais “Dolel Jigeen” est porté par le Gradec, une organisation reconnue sur les questions électorales, composée à la fois d’hommes et de femmes. » Selon Cecilia Diatta, il s’agit là d’une illustration de la “masculinité positive” en marche. « L’autre atout, c’est d’avoir des hommes comme alliés dans le combat des femmes. Nous ciblons également des femmes qui portent l’ambition de devenir maires. Des séances de coaching leur seront dispensées par d’anciennes ou d’actuelles femmes maires pour les guider dans leur démarche. »
Par Matel BOCOUM

