Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, plusieurs organisations féminines ont répondu, le samedi 22 novembre 2025, à l’appel du Réseau des femmes engagées de Kédougou. Des centaines de marcheurs se sont mobilisés, à Dakar, pour dénoncer les abus subis par les femmes et filles.
Le Réseau des femmes engagées de Kédougou a initié, le samedi 22 novembre 2025, une marche citoyenne dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les Violences basées sur le genre.
La randonnée a réuni beaucoup d’acteurs, tous déterminés à sensibiliser sur l’ampleur des violences, y compris celles numériques, et sur la nécessité de renforcer la protection des femmes sur les sites d’orpaillage. À travers des messages de sensibilisation visibles sur les banderoles et tee-shirts, l’objectif est clair : briser le silence autour des violences dans les mines et rappeler la vulnérabilité des travailleuses dans un secteur où elles sont souvent marginalisées. Selon les organisateurs, la région de Kédougou cumule pauvreté, exploitation et violences multiples. Malgré un code minier garantissant l’égalité des chances, les femmes restent marginalisées. Elles occupent seulement 8,4% des salariés dans les sociétés minières et sont quasi-absentes dans l’accès aux titres miniers.
«À Kédougou, nos cris ne sont pas entendus. Les femmes qui travaillent dans l’orpaillage meurent à petit feu, tombent dans des puits, sont violées ou exploitées économiquement», dénonce Astou Sakho, présidente du Réseau des femmes engagées de Kédougou. Cette édition met également l’accent sur les violences numériques, un phénomène croissant touchant particulièrement les jeunes filles. «Les femmes sont violentées physiquement, moralement, psychologiquement et désormais aussi en ligne. Nous sommes là pour dire stop à toutes ces formes de violence», martèle-t-elle.
Cette activité s’inscrit dans une dynamique plus large de plaidoyer : vulgarisation de l’article 115 du Code minier, promotion des droits des femmes, diffusion des dispositifs de protection et mobilisation citoyenne.
Présent à la marche, le Dr Amani Amour Chance, président du Réseau africain des femmes entrepreneurs et investisseurs (Rafei), a souligné la dimension continentale de cet engagement. Selon elle, la lutte contre les violences basées sur le genre doit se traduire par l’autonomisation économique des femmes.
Daouda DIOUF

