La première réunion du comité de pilotage régional du Programme de renforcement de la résilience dans les zones frontalières (RéZo) se tient, depuis hier, à Dakar. Ce projet transnational qui regroupe le Sénégal, le Mali et la Guinée est financé par l’Union européenne et la coopération allemande, à hauteur de 24 milliards de FCfa.
Le vice-amiral Oumar Wade, chef d’état-major particulier du président de la République et président du Conseil national de gestion des frontières (Cngf), a présidé, hier, à Dakar, la première réunion du comité de pilotage du programme RéZo. En présence des représentants du Sénégal, du Mali et de la Guinée, le comité a officiellement lancé le programme financé à hauteur de 24,7 milliards de FCfa par l’Union européenne, le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (Bmz) et d’autres partenaires financiers. Pour les parties prenantes, l’objectif est de poser les jalons d’une coopération renforcée entre les trois États afin de relever les défis auxquels sont confrontées les zones transfrontalières.
«Il s’agit d’améliorer les conditions de vie des populations transfrontalières, de créer des emplois et de renforcer les infrastructures de base, notamment les postes de santé et les équipements communautaires, afin d’offrir un meilleur cadre de vie aux habitants de ces zones», a déclaré Bernhard Brauhne, chef de la division Afrique de l’Ouest au Bmz. Le programme RéZo repose sur trois composantes. La première (RéZo emploi et services) cible l’accès inclusif aux services de base et la promotion d’activités génératrices de revenus.
La deuxième (RéZo coopération) encourage la gouvernance locale et la coordination institutionnelle. Quant à la dernière composante (RéZo stabilité et paix), elle est destinée à renforcer la cohésion sociale et la prévention des conflits. Dans son intervention, le représentant du Mali, Moussa Bilane, a salué «une réponse collective et structurée aux défis communs dans les zones frontalières», citant notamment la pauvreté, la rareté des ressources et les menaces sécuritaires. Au-delà de ses volets économiques et sociaux, RéZo se veut aussi un espace de gouvernance partagée.
«Avec le comité de pilotage régional, nous pouvons définir ensemble des priorités communes, partager des expériences et tirer collectivement des leçons», a souligné Damien Desquiens, chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne. Selon lui, les pressions sécuritaires, le changement climatique et les flux migratoires nécessitent «une solidarité entre voisins et une responsabilité partagée». Dans son mot d’ouverture, le vice-amiral Oumar Wade a invité les États partenaires et les bailleurs à «poursuivre cet élan de coopération pour bâtir des frontières apaisées, dynamiques et résilientes».
Souleymane WANE