Les écoles coraniques occupent une place essentielle dans le paysage éducatif et culturel sénégalais. Ces institutions continuent de façonner l’identité spirituelle et morale des jeunes générations à travers tout le pays. Mais aussi à l’étranger…
Au Sénégal, les écoles coraniques, appelées localement « daaras », sont des institutions religieuses dispensant un enseignement axé sur le Coran, la langue arabe, la jurisprudence islamique (fiqh), les sciences des hadiths et la spiritualité soufie. Pour la jeunesse sénégalaise de la diaspora, confrontée à des défis identitaires, culturels et spirituels, ces « daaras » constituent un refuge où elle peut trouver un ancrage spirituel et culturel. Certains « daaras » sénégalais accueillent déjà des jeunes de la diaspora pour des cursus réguliers, offrant un encadrement adapté à leur profil culturel et linguistique. Ces institutions mettent l’accent sur la mémorisation du Coran, considérée comme un moyen de renforcer la foi et la spiritualité. Selon Serigne Cheikhouna Mbacké Bara Falilou, les « daaras » offrent un enracinement dans la foi islamique basée sur un modèle africain authentique, permettant ainsi aux jeunes sénégalais de la diaspora de se reconnecter avec leurs racines spirituelles et culturelles.
Selon le président de l’Institut international de la Mouridiyyah, les écoles coraniques religieuses jouent un rôle clé au-delà de la transmission de la langue arabe, des valeurs éthiques et de la spiritualité soufie. « Les écoles coraniques religieuses constituent un modèle d’éducation parfaitement adapté à la jeunesse de la diaspora », affirme-t-il. Selon lui, ces institutions peuvent aider les jeunes à appliquer les principes islamiques dans leur vie quotidienne, tout en naviguant dans un monde moderne.
Selon Serigne Cheikhouna Mbacké Bara Falilou, c’est dans cette perspective que le Khalife général des Mourides a créé l’Institut international de la Mouridiyyah, qu’il a l’honneur de diriger. L’une des missions clés de cet institut est l’installation de « daaras » et de centres de formation de proximité à travers le monde.
Selon Serigne Cheikhouna Mbacké Bara Falilou, la création d’écoles coraniques modernes doit se faire en respectant leur fondement spirituel, un principe fondamental. Il préconise également des programmes d’échanges entre les écoles de la diaspora et celles du Sénégal. « Les écoles coraniques du Sénégal ne sont pas seulement des lieux de transmission religieuse, mais des foyers de formation humaine complets », a-t-il souligné, mettant en avant l’importance de ces institutions dans la formation intégrale des individus en général et de la jeunesse sénégalaise de la diaspora en particulier.
C’est dans cette perspective que Serigne Mboussobé Bousso, imam à Paris depuis 25 ans, rend hommage aux « Keur Serigne Touba », pour leur rôle dans l’éducation de la jeunesse sénégalaise de la diaspora. Selon lui, Serigne Mourtada Mbacké a joué un rôle clé dans la transformation de ces lieux en centres de savoir musulman de haute qualité, contribuant ainsi à la formation spirituelle et intellectuelle des jeunes Sénégalais à l’étranger. Des érudits mourides sont dépêchés dans ces régions pour prendre en charge les questions relatives à la religion. Ainsi, chaque « Keur Serigne Touba » abrite un « daara » qui permet à la jeunesse musulmane d’apprendre le Coran. Selon lui, les « Keur Serigne Touba » ont joué un rôle significatif dans l’orientation de la jeunesse de la diaspora, en leur offrant un cadre propice à la découverte et à la pratique de leur foi.
Par Birane DIOP