Installée dans la contestation, la Sen’Eau filiale du groupe Suez a bouclé 5 ans de distribution de l’eau dans le monde urbain et périurbain. Alors qu’une réunion est prévue cette année avec l’Etat pour évaluer le contrat d’affermage de 15 ans, Magatte Niang, Directeur général de Sen’Eau, fait le bilan. Le contrat d’affermage Sones-Sen’Eau, la facturation, la digitalisation, les manques d’eau, le climat social de l’entreprise… M. Niang dit tout dans cet entretien à bâtons rompus.
Le contrat d’affermage de 15 ans a bouclé sa cinquième année de mise en œuvre. Est-ce que le service a connu des améliorations en milieu urbain et périurbain ?
Oui. Ce qui l’illustre, c’est que quand on démarrait le contrat en 2020, à Dakar, il y avait près de 300 quartiers qui n’avaient pas d’eau. Cinq ans après, on est autour de cinq quartiers qui ont de l’eau mais pas 24 heures sur 24. Donc, presque la totalité des quartiers, à un moment de la journée, reçoit de l’eau. Nous sommes là pour produire et distribuer de l’eau à nos populations. Je pense que ce pari est complètement gagné. Ce qui a marché, c’est la réforme de seconde génération. Nous avons pu reposer sur les investissements de la Sones et amener de l’eau jusqu’aux clients. On est parvenu à le faire. Sones pouvait mettre une capacité de production et qu’on ne puisse pas l’utiliser sur tout le périmètre, à quelques centres près. Il s’agit de Kolda, Richard Toll, Fatick où on a des situations difficiles mais qui vont être réglées dans le cadre des lancements faits par le ministre. Cela va permettre à ces populations d’avoir de l’eau. Oui, je pense que les 5 ans de la Sen’Eau ont été positifs pour les populations du Sénégal parce qu’on peut leur distribuer de l’eau 24h sur 24. Le deuxième aspect est que si on a choisi l’opérateur technique Suez, c’était pour avoir un niveau de technicité suffisant afin d’adresser tout au niveau de la production, de la distribution, de la facturation et dans tous les autres aspects qui font notre métier aujourd’hui. Avec la digitalisation qui a été opérée complètement, nous n’avons pas un métier à la Sen’ Eau qui n’est pas digitalisé. C’est un meilleur service globalement. Sur l’amélioration du service et de l’accès à l’eau potable, je pense que nos 5 ans sont réussis. Ce qui est une fierté pour nous, c’est l’école des plombiers. Quand on commençait en 2020, il n’y avait pas de plombiers spécialisés et formés pour intervenir. Les plombiers apprenaient le métier dans le tas. On a pris le même système de recrutement c’est-à-dire ceux qui sont en échec scolaire et d’autres qui gravitaient autour de notre agence, on les a recrutés à travers des tests, soit 30 par an et on les amène à l’école des plombiers. On a créé un diplôme qui n’existait pas et il s’appelle « Cap canalisateur » suite à une formation de 3 ans. Ces jeunes en formation font l’alternance entre l’école et l’entreprise. C’est une grande réussite. Pour la première promotion, les 30 jeunes ont presque tous été recrutés par la Sen’Eau dont 15 qui ont déjà des Cdi. Pourtant, l’engagement qu’on avait avec l’Etat, c’était de prendre 10 personnes. Dans la promotion, il y avait 7 filles qui ont toutes été recrutées.
Quels sont à Dakar ces 5 quartiers difficiles n’ayant pas d’eau 24h sur 24 ?
Ce sont les hauts quartiers. A Ouakam, on a quelques difficultés. C’est le cas aussi dans certains quartiers de Rufisque. Ces quartiers ont de l’eau mais ne l’ont pas H 24. Mais nous travaillons à inverser la tendance. A Keur Massar aussi, des quartiers n’ont de l’eau que pendant une partie de la nuit et non dans la journée.
Pourquoi il y a des coupures d’eau dans cette zone ?
Il peut y avoir des coupures d’eau un peu partout. Ce qu’on regarde, nous, avec la mise en place des plateformes, c’est la plateforme Visio qui permet de superviser toute la distribution de l’eau. Maintenant, les manques d’eau peuvent être occasionnés par une fuite. Pour Keur Massar, les coupures peuvent être causées par des faits techniques. Est-ce que la production d’eau est suffisante ? Aujourd’hui, la production installée par la Sones nous permet de pouvoir distribuer correctement de l’eau à Dakar et dans les régions.
Pourquoi les factures de la Sen’Eau sont chères ?
C’est une question qui revient souvent et il faut que je sois très pédagogue pour l’expliquer aux clients. Une facture est un prix et un volume qui est consommé. Il faut préciser que depuis 2015, il n’a pas bougé. C’est l’Etat qui fixe les tarifs et non la Sen’Eau. Le deuxième aspect, ce sont les volumes qui passent par les compteurs homologués. Chaque fois qu’on fait parvenir des lots de compteur, cela passe au service économique des poids et mesures qui, après contrôle et vérification, nous donne des attestations. C’est le compteur qui détermine la consommation du client. En 2021, il y a eu la mise en service de l’usine Kms 3 qui nous permet d’avoir une bonne capacité de production et de distribution à Dakar. Quand on dit capacité de production, on parle d’augmentation des consommations due parfois à des fuites. Mais le règlement est clair : tout client est fondé quand il reçoit une facture élevée de venir faire une réclamation dans nos services. On vérifie si notre facturation est bonne, c’est-à-dire on s’interroge si l’index qui se trouve sur le compteur est correct. Si la facturation est bonne, le tarif ne fait que confirmer la facture.
Donc, la cherté des factures relève de la consommation des clients. Pour cela, nous allons sensibiliser les populations à faire l’économie de l’eau. Jadis, on avait un ou deux points d’eau dans les maisons. Maintenant, vous avez dans chaque chambre des toilettes. On a beaucoup de points d’eau. Quand on multiplie les points d’eau, ça se reflète sur la consommation. Quel est le coût du m3 d’eau ? Notre facturation est sur trois tranches. Il y a une tranche sociale qui est de 202 FCfa le m3. Si on consomme 20 m3, c’est-à-dire le maximum, c’est 400 FCfa. Mais quand on le dépasse, on va autour de la deuxième tranche qui est de 500 FCfa le m3. Pour la troisième tranche, on est autour de 800 FCfa le m3. Aujourd’hui, si on augmente la consommation, on change de tranche et on aura une facture plus chère. J’ai demandé à notre équipe de communication de travailler avec les populations pour les sensibiliser sur ces problématiques.
Qu’a révélé l’audit de la Sones en 2022?
Le rapport définitif n’est toujours pas sorti. C’est l’information que je peux vous livrer. Sinon, je ne peux rien vous dire d’autre. Je pense qu’on a une réunion prochainement avec le cabinet et la Sones. Nous avons près d’un million de clients que nous facturons tous les deux mois. S’il y a des problèmes de facturation, vous allez entendre partout les gens en parler. Le taux de réclamation sur les factures tourne autour de 0,1%.
Est-ce que la vérité des prix de l’eau est appliquée au Sénégal ?
Comme c’est du domaine des autorités, je ne voudrais pas trop m’avancer sur ce terrain.
La politique tarifaire, c’est l’Etat. La Sen’Eau est une société privée d’exploitation. Nous appliquons ce que l’Etat nous demande de faire. Dans cela, il y a un contrat avec la Sones et des mécanismes d’ajustement. Nous avons un prix appliqué et qui nous permet aujourd’hui de pouvoir produire, de distribuer et de facturer nos clients.
Donc, le prix appliqué n’affecte pas les finances de la Sen’Eau ?
Non. Nous avons un prix négocié au départ et qui est révisé tous les ans selon une formule de révision. On l’applique. Alors pourquoi la Sen’Eau est dans une situation financière difficile ? Cela n’a rien à voir avec le prix de l’eau. On a une relation contractuelle avec la Sones dans lequel il est inscrit la possibilité de faire des demandes si on pense que le contrat n’est pas appliqué. Dans tous les cas, si on regarde le business-plan, il est souvent indiqué les difficultés lors des premières années. Après 5 ans, on est dans une meilleure situation avec l’aide de l’Etat qui accompagne les sociétés du service public. La société était dans une situation difficile mais ne l’est plus. Nous gérons une société qui est partie d’une situation difficile mais qui est en phase de sortie de cette situation. Nous avons subi la Covid et d’autres aléas.
Est-ce que dans les universités et les administrations publiques, l’Etat paie l’eau ?
Si on regarde ces aspects, je vais être nuancé. L’Etat central paie son eau en retard d’un an de paiement. Nous faisons le travail nécessaire pour recouvrer nos fonds. Par contre, pour les structures autonomes de l’Etat comme les universités, les établissements publics, les communes, on a du mal à recouvrer les factures. Je ne dis pas qu’ils ne paient mais nous leur faisons un marquage à la culotte pour qu’ils puissent nous payer nos factures. On a un passif mais tout réside maintenant dans notre capacité à travailler avec ces structures, à aller voir ces personnes ressources pour qu’on puisse recouvrer nos factures.
Le montant que vous devez recouvrer s’élève à combien ?
Je ne veux pas communiquer des montants mais on les a communiqués aux autorités. L’Etat fragilise-t-il la Sen’Eau ? Non, l’Etat accompagne bien la Sen’Eau. La réforme de seconde génération a un peu changé la gouvernance de l’entreprise. Avant, on avait une société d’exploitation qui était majoritaire dans le capital. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Le partenaire technique (Suez, Ndlr) ne détient que 45%. C’est le Sénégal qui détient les 55% à travers le Fonsis. Ça équilibre la gouvernance de Sen’Eau et du service globalement. Les choses se discutent aujourd’hui entre parties à savoir l’Etat du Sénégal et Suez.
Tout est discuté pour que ça soit du gagnant-gagnant partout. C’est ce qui permet à la Sen’Eau de pouvoir être beaucoup plus rigoureuse sur les aspects comptables et financiers. L’autre aspect est que dans le contrat d’affermage que nous avons avec la Sones, il y a une exigence forte techniquement que nous devons respecter. Cela est contrôlé régulièrement par la Sones. Ce qui nous oblige à être performants. Nous avons des réunions sur les performances du mois dans chaque domaine : la production, la consommation…Dans ce contrat, le Fonsis contrôle sur le plan comptable et au niveau technique, le Sones nous a à l’œil. Cela nous pousse à progresser. Par rapport à la clientèle, le service offert dans les agences de Sen’Eau est parfois décrié.
Est-ce que vous menez des enquêtes de satisfaction ?
On vient de sortir une enquête de satisfaction. Nous sommes à 74% de taux de satisfaction globale de nos clients. Nous avons gagné près de 10 points. De la même façon, nous faisons des enquêtes de satisfaction auprès de collaborateurs. Et là aussi, les résultats montrent que près de 80% de nos collaborateurs sont fiers de travailler à Sen’Eau et sont engagés dans ce projet. Vous avez connu, il y a quelques mois, des remous chez les travailleurs allant jusqu’à des grèves.
Quel est aujourd’hui la situation sociale à la Sen’Eau ?
C’est vrai que nous avons connu beaucoup de problèmes depuis 2020. C’est dû au passage de Sde à la Sen’Eau. Au début, il y a eu des crispations au niveau de l’entreprise.
Ce qui fait qu’il y a eu beaucoup d’incompréhensions. Au bout de 5 ans, nous avons eu une grande rencontre qu’on a appelé « Disso social » au cours de laquelle on a invité le Haut conseil du dialogue social, le directeur du travail, des secrétaires généraux des centrales de syndicats, les syndicats en interne…On a présenté le bilan de notre politique social lors des 5 dernières années. Nous avons permis à tout le monde de discuter autour de ce bilan et de recueillir leurs avis et perceptions. Ce qui en ressort est que nous avons une politique sociale très positive. Ce qui l’illustre, c’est l’habitat social. Mody Guiro avait déclaré qu’une entreprise qui a une politique d’habitat, a rempli la moitié de sa politique sociale. On s’est inscrit dans cette dynamique. Notre slogan est : « Liggey, jub ak pass pass ». La prime de performance est mise en place. En plus de ça, il y a une enveloppe annuelle d’avancement. Depuis 2023, l’enveloppe est à 400 millions de FCfa pour l’augmentation des salaires sur la base de l’atteinte des objectifs.
Comment avez-vous accueilli ce débat de contestation contre Suez au début du démarrage des activités de Sen’Eau ?
Entre 2020 jusqu’à 2023, ce débat sur l’attribution du contrat a été porté par des activistes qui ont pollué les choses en disant : « France Dégage ! » Cette rencontre de « Disso » a permis de remettre les choses à l’endroit. Plus, on va avancer, on se rendra compte du travail de Sen’Eau. Ces contestations autour de l’attribution du contrat d’affermage ont-elles écorné l’image de la Sen’Eau ? Bien sûr ! Complètement ! On nous interpellait pour nous demander ce qui se passe. On répondait que la vérité triomphera un jour. Est-ce que l’audit du contrat Sones-Sen’Eau annoncé par le ministre Cheikh Tidiane Dièye, a été réalisé ? L’audit n’a pas encore commencé mais il va se faire. On est dans la phase préparatoire de l’audit. Mais en tant que Directeur général, un audit ne m’inquiète pas. Notre travail repose sur des choses qui sont réglementaires en termes de gestion comptable et financière. Je n’ai jamais vu un audit dire qu’il n’y a rien à signaler. Il y a toujours des fautes à corriger mais on est confiants. Le moment venu, l’audit va se faire et les conclusions seront entre les mains des autorités.
Est-ce que la Sen’Eau a des dettes ?
Oui la Sen’Eau a des dettes comme toutes les sociétés. Le problème, c’est comment nous les gérons. Globalement, on avait au début des difficultés pour décaler les paiements des fournisseurs. Ça ne se fait plus maintenant. Aujourd’hui, nous arrivons à travailler à date. Mais quand on regarde ce que nous doivent les clients et l’Etat, ce serait de nous payer. Si l’Etat nous paie ce qu’il nous doit, on couvrirait facilement l’ensemble des dettes.
Combien vous doit l’Etat ?
Je ne vous le dirais pas.
L’Etat le sait. Ces dettes menacent-elles l’existence de la Sen’Eau ?
Pas du tout. Après 5 ans d’exploitation de l’eau dans le monde urbain et péri urbain, aujourd’hui quelles sont les perspectives ? Les perspectives, c’est de continuer la transformation de l’entreprise. Notre ambition est d’être, dans les 5 ans à venir, l’entreprise préférée des Sénégalais. Donc, dans tous les domaines, la Sen’Eau doit être exemplaire. C’est lancé depuis le début de l’année et je fais des tournées pour marquer cette ambition. Nous avons des choses à améliorer comme le service client. Il y a beaucoup de récriminations concernant le service client de Sen’Eau… C’est normal quand on est dans un service comme le nôtre. Au Sénégal, nous avons une capacité qui couvre juste les demandes des clients.
S’il y a un arrêt quelque part, il y a des manques d’eau. On est exigeant pour que le client qui se présente, ait le meilleur service. L’autre challenge est qu’on s’achemine vers une certification dans notre système de management sur la qualité, la sécurité, l’environnement…Cela va se faire au mois d’avril 2025. On a un grand projet de solarisation sur le Sénégal. Mais ce qui est urgent, c’est le projet que nous avons sur Mékhé avec le suppresseur qui pompe l’eau. Sur Kms 3, on veut mettre des champs solaires pour réduire notre impact sur l’environnement et notre facture d’électricité. Nous avons des pertes d’environ 24% de l’eau produite. Le grand challenge est de les réduire fortement et qu’on reste autour de 12% de pertes. L’autre challenge est de mettre tous nos collaborateurs dans les meilleures conditions de travail.
Est-ce que vous avez des projets comme le « woyofal » de la Senelec ?
(Sourire) Ah ! C’est une demande des clients. Vous avez parlé tout à l’heure de la cherté des factures. Quand on gère ses consommations par soi-même, on maîtrise sa facture. On a pris l’exemple de « Woyofal » de la Senelec et on s’est dit qu’on va le mettre au niveau de Sen’Eau. On veut travailler avec de jeunes Sénégalais, des startups en relation avec notre partenaire technique qui a déjà approuvé ce système. Nous allons mettre de la recherche et du développement dans ce cadre-là. L’idée est que le client puisse avoir le choix de prendre son compteur « Sen noflaye » pour pouvoir payer son eau suivant ses consommations. La recherche va se faire sur les 2 ans et après, sur la base des résultats qu’on aura, avec l’accord de l’Etat du Sénégal, on verra comment déployer tout ce projet.
Il faut maintenant, à Dakar, et partout, que l’information sur la distribution de l’eau nous parvienne avant que les clients ne constatent le manque d’eau. Techniquement, c’est possible en mettant des capteurs un peu partout. On a des capteurs mais on n’en a pas partout. C’est un plan sur lequel on travaille à partir de cette année. On parle de l’intelligence artificielle aujourd’hui mais on est déjà dedans. On a tout digitalisé. On s’est inscrit dans cette technique avec notre système d’informations pour voir comment nos données peuvent améliorer nos services de production.
Est-ce que la Sen’Eau est intéressée par les projets de l’Etat comme les Grands transferts d’eau ?
Si j’accompagne le ministre dans tous les lancements, cela veut dire que nous sommes associés. L’Etat à travers la Sones a une politique d’investissement qui permet de mobiliser les ressources qu’on nous donne pour traiter, exploiter et distribuer. Je pense que l’Etat est dans des solutions durables. Si on a cette mobilisation générale, cela nous permet, comme dans les autres pays développés, d’avoir des capacités de production supérieures à la demande. Cela permet à l’Etat d’investir progressivement et sereinement. On est intéressé parce que si l’eau est produite, c’est nous qui devrons la distribuer. Maintenant, le schéma contractuel et technique, c’est l’Etat qui le définit.
A Mbacké, est ce que la Sen’Eau a apaisé ses relations avec les populations qui avaient décidé de ne plus payer l’eau ?
Mbacké est un problème complexe et on est en train de discuter avec le ministre pour apporter des solutions définitives. Au départ, à Mbacké, il s’agissait de la qualité de l’eau. L’Etat dit à la Sen’Eau voilà l’eau qu’il donne et nous, on la distribue. Ce n’est pas nous qui créons cette eau. A un moment donné, des associations et les populations ont voulu une autre eau et l’Etat s’est engagé à le faire. Donc, il y a des transferts d’eau réalisés à partir de Sadio, des champs captants qui ont permis de transférer l’eau jusqu’à Mbacké sur une cinquantaine de km.
Aujourd’hui, l’eau est disponible depuis janvier 2024 et elle est distribuée. Maintenant, pendant la période où les populations avaient fait un boycott du paiement des factures, elles consommaient pourtant. On consomme mais on ne paie pas. L’Etat nous avait demandé en son temps de ne pas aller en recouvrement et de laisser cette situation parce qu’il allait trouver des solutions. Après l’arrivée de l’eau potable, une bonne partie a recommencé à payer les factures. Mais il y a une frange qui continue à ne pas payer parce que selon elle, les factures sont chères. Ce qui n’est pas normal et je l’ai démontré plus haut. Mais ça, c’est du domaine de l’Etat. Nous demandons juste à récupérer nos fonds.
Aujourd’hui, les populations de Mbacké nous doivent 2 milliards de FCfa pour des factures non payées sur 3 ans. Il y avait un engagement des anciennes autorités mais nous continuons à discuter. Il est inacceptable de consommer de l’eau et de dire qu’on ne paie pas. Dans le contrat d’affermage Sones-Sen’Eau démarré le 1er janvier 2020, il est prévu une évaluation tous les 5 ans.
Est-ce que vous avez démarré ces discussions avec l’Etat ?
On est dans l’année d’évaluation du contrat. Oui, c’est prévu. On a une séance qui va durer longtemps qu’on appelle le quinquennal pour évaluer le contrat.
Entretien réalisé par Babacar Guèye DIOP (texte) et Mbacké BA (photos)