En prélude à la Journée du 15 septembre dans le cadre de la Semaine mondiale des sourds qu’elle souhaite célébrer, l’Association pour la renaissance des sourds et muets du département de Rufisque (Arsmdr) a tenu, hier, une réunion préparatoire. Une occasion pour évoquer les défis auxquels leur communauté est confrontée, notamment le manque d’interprètes.
RUFISQUE – L’Association pour la renaissance des sourds et muets de Rufisque (Arsmdr) est à pied d’œuvre dans les préparatifs de la Journée mondiale des sourds. Lors d’une réunion tenue, hier, à la Salle des fêtes de Rufisque, elle n’a pas manqué de formuler des doléances pour plus d’inclusion. Selon elle, les besoins des sourds et des muets ne sont pas pris en compte par les pouvoirs publics. « (…) C’est la raison pour laquelle nous voulons organiser la journée au Cicad. Car beaucoup d’entendants y tiennent des activités et jamais des sourds », a indiqué Pape Alioune Sow, président de l’Arsmdr. Ces difficultés se traduisent principalement par le manque d’interprètes. Ce qui ne facilite pas la communication quand ils se rendent dans un service public. « Quand nous avons besoin de papiers administratifs ou que nous nous rendons à l’hôpital, voire à la police ou autre, nous rencontrons d’énormes difficultés du fait de l’absence d’interprète », a-t-il fustigé. Ce qui renforce, selon lui, l’exclusion sociale dans la mesure où les sourds et muets ne communiquent qu’avec le langage des signes. Sur ce point, Seydina Alioune Sow, président de la Fédération des sourds du Sénégal, plaide auprès des autorités pour une meilleure prise en charge de leurs besoins. Ils ont souhaité la présence des interprètes dans les chaines de télévision et dans l’administration de façon générale.
L’autre point phare mis en exergue se rapporte au nombre relativement faible, voire inexistant, d’écoles spécialisées pour ces personnes souffrant de handicap, notamment dans les régions. « Beaucoup d’entre nous, surtout ceux des régions, sont des illettrés. Ils ne savent pas communiquer en langage des signes », a déploré M. Sow.
À côté de la formation, la disposition de la carte d’égalité des chances est aussi un défi de taille. « Tous les sourds ne bénéficient pas de cette carte. Dans les villages, il y a des sourds qui ne savent pas qu’ils doivent en bénéficier », a fait savoir le président de l’Arsmdr Pape Alioune Sow. Selon lui, c’est un droit consigné à travers la loi d’orientation sociale votée en 2010.
Mohamed DIENE (Correspondant)