La loi d’accès à l’information sera bientôt adoptée en conseil des ministres. Le directeur de la Promotion de la bonne gouvernance, Docteur Alassane Guèye l’a fait savoir ce mardi 17 décembre 2024, lors d’un atelier de partage avec les médias du projet de ladite loi.
A en croire M. Guèye, la loi est dans le circuit, notamment au niveau du Secrétariat général du gouvernement en attendant son adoption « très bientôt » par le Conseil des ministres. D’apres M. Guèye, l’actuel régime est dans les dispositions pour l’adoption. « Dès son accession au pouvoir, le président de la République a été très motivé pour que cette loi soit votée. C’est pourquoi aujourd’hui, nous sommes là avec tous les médias, avec la société civile, pour relancer le processus d’adoption », soutient-il.
A son avis les gouvernements précédents n’avaient pas le courage de faire voter cette loi de peur que certaines informations ne soient dévoilées au grand public . « Si vous avez le droit d’accéder à certaines informations, pour certains gouvernements, cela peut être fatal. Mais pour le président de la République, qui veut de la transparence, qui veut de la bonne gouvernance, lui, veut que les journalistes, la société civile, les citoyens aient accès à certaines informations utiles sur la gestion publique » argue M. Guèye.
Revenant sur l’importance de la loi, le directeur de la PBG a expliqué que « les impératifs de transparence, de participation, de contrôle citoyen, de reddition des comptes, de performance et de qualité du service public inhérents à une administration moderne ne peuvent être efficaces que si le droit d’accès à l’information, qui est déjà reconnu, est également bien encadré ».
Moustapha Diouf du ministère de la Communication a indiqué qu’en sus de contribuer à la lutter contre la désinformation, la future loi « va donner un souffle à la démocratie ». Pour lui, « un État qui veut la bonne gouvernance et la transparence se doit de respecter l’accès à l’information pour ses citoyens. Ce n’est pas un choix mais une obligation quand on veut tirer une société vers le haut et quand on a conscience du devoir de recevabilité ».
La représentante de GIZ a réitéré l’engagement de l’institution à appuyer le gouvernement dans cette démarche de porter un plaidoyer fort pour l’adoption de cette loi, qui, souligne Katharina Lobeck, « est aujourd’hui une nécessité absolue face aux menaces de désinformation qui n’épargnent aucun secteur ».
Les acteurs des médias et de la société civile ont salué le projet de loi. Toutefois, ils ont émis des réserves liées essentiellement à la non prise en compte du numérique dans un contexte de digitalisation mais également aux exceptions relatives à certains notions comme le secret défense, intérêts nationaux…
C’est pourquoi le président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal ( CJRS), Migui Maram a demandé qu’un délai soit accordé à la presse et à la société civile pour étudier la dernière mouture et apporter des amendements.
Face aux préoccupations exprimées, Moustapha Diouf a précisé que même si le projet de loi est dans le circuit administratif, le processus n’est pas fermé. Le directeur de la PBG s’est engagé à porter les doléances.
Fatou SY