En visite à Ziguinchor ce mercredi 25 juin, en prélude au Comité interterritorial et interrégional de développement (Crd) spécial consacré au suivi du Plan Diomaye pour la Casamance (Pdc), le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, a salué les résultats spectaculaires de l’opération de lutte contre la culture illicite du chanvre indien ayant abouti à la saisie de 4000 kilogrammes. Le Général Tine a appelé à une approche globale, combinant répression, développement local et sensibilisation, pour mettre fin durablement à ce fléau.
ZIGUINCHOR – C’est avec un ton engagé, que le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, s’est exprimé ce mercredi à Ziguinchor, à la veille du Crd spécial sur le Plan Diomaye pour la Casamance (Pdc). En marge de cette rencontre stratégique, il a tenu à visiter les locaux de la Subdivision régionale des douanes du Sud où sont sont stockés les 4000 kg saisis dans le cadre de l’opération nationale de lutte contre le chanvre indien, menée cette année en deux phases par les Forces armées, la Gendarmerie nationale et les Douanes. Le Général Tine s’est réjoui du bilan qu’il trouve impressionnant. «C’est à peu près 400 hectares de superficie et 4000 kilogrammes de chanvre indien qui ont été saisis», a révélé le ministre de l’Intérieur magnifiant «un résultat exceptionnel qu’il faut saluer».
Cette action d’envergure, selon lui, a permis de porter «un coup décisif» à un phénomène dont les ramifications dépassent largement le cadre agricole. Jean-Baptiste Tine a insisté sur la gravité de la situation. «Le chanvre indien nuit à notre jeunesse. Il ruine notre économie et alimente une économie de guerre favorable au développement de la criminalité organisée », a-t-il averti. Face à ce fléau, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique promet une réponse ferme et continue. «Nous menons un combat sans relâche contre sa culture, sa production, sa consommation et son trafic», a-t-il martelé, en présence du gouverneur, Mor Talla Tine et des hautes autorités militaires de la région de Ziguinchor. Mais, cette réponse ne saurait se limiter à la seule répression. Le ministre Jean-Baptiste Tine a mis en avant la nécessité d’une approche intégrée et concertée. De plus, il a salué la coopération entre les différentes forces de sécurité, qui ont su «mutualiser les moyens» pour mener «une opération de très grande envergure sur une période relativement longue».
Désenclavement et alternatives économiques
Conscient des racines économiques et sociales du problème, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique appelle également à accompagner les actions sécuritaires par des mesures de développement. «Il ne s’agit pas simplement de mener une opération répressive. Il faudra désenclaver les îles Karone pour que les populations puissent y aller et venir plus facilement, et y développer des activités alternatives», a-t-il souligné.
Dans cette dynamique, Jean-Baptiste Tine a évoqué la nécessité d’un dialogue étroit avec les communautés locales afin de «trouver les voies et moyens pour remplacer cette culture illicite par d’autres spéculations, notamment vivrières», contribuant ainsi à la souveraineté alimentaire du pays.
Au-delà des actions de terrain, le ministre a insisté sur l’importance de la sensibilisation. «Nous devons davantage alerter les populations sur les méfaits de la drogue, en insistant sur le fait que cela détruit notre jeunesse et notre économie. Je pense que personne ne veut de cela dans notre pays », a-t-il lancé, dans un appel à la responsabilité collective. Ce discours de Jean-Baptiste Tine n’est pas un fait anodin. Il marque une nouvelle étape dans la stratégie nationale de lutte contre le narcotrafic en Casamance, région longtemps affectée par l’enclavement, les tensions socio-économiques et les trafics illicites. En associant répression, développement et éducation, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique trace ainsi, les contours d’une réponse plus durable, enracinée dans les réalités locales, mais résolument tournée vers l’avenir.
Gaustin DIATTA (Correspondant)