À Touba, la lutte contre les inondations s’organise au niveau local. L’association des volontaires de Keur Niang, par exemple, collabore avec les autorités étatiques depuis 2021 pour gérer efficacement ce problème.
MBACKÉ – Chaque hivernage, Touba n’échappe pas à la furie des eaux, avec des inondations notées dans une bonne partie de la cité religieuse. Pour faire face à ces désagréments, des associations essayent au quotidien d’aider les populations pour qu’elles sortent de l’eau. Celle des volontaires de Keur Niang en fait partie.
Fondée en 2021, elle œuvre dans le social au sein de la communauté de Touba. Sous la direction de son président, Maka Thiam, elle apporte son soutien aux populations de cette localité, lors d’événements heureux ou malheureux. Le jeudi 11 septembre 2025, par exemple, les membres assistaient une famille endeuillée, ce qui a entraîné une pause temporaire dans les activités de pompage des eaux pluviales.
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Quartier inondable de Touba, Keur Niang est confronté à un défi majeur d’évacuation des eaux pluviales, pendant l’hivernage. Pour y faire face, l’association des volontaires du quartier a pris les choses en main. Selon son responsable, Maka Thiam, avant l’arrivée de la saison des pluies, l’association se prépare en réparant les motopompes en panne.
Les membres cotisent également pour acheter des tuyaux et acquérir de nouvelles motopompes. Le président a précisé que la structure bénéficie du soutien du maire de Touba, qui fournit des motopompes, ainsi que celui du sous-préfet de Ndame, qui la dote en carburant.
« Cette année, l’autorité préfectorale a assuré l’approvisionnement en carburant, depuis le début de leurs activités », ajoute le président de l’association. Pour mener à bien leur mission, les membres sont répartis en groupes de quatre, facilitant ainsi l’exécution des tâches, selon Maka Thiam.
L’entité est régulièrement sollicitée par les populations, dont les domiciles sont occupés par les eaux de pluie. « Nous recevons de nombreuses demandes », déclare-t-il.
Travail difficile
Les équipes interviennent non seulement à Keur Niang, mais aussi dans d’autres quartiers de la ville, en collaboration avec les jeunes des localités concernées.
« Nous ne nous limitons pas à Keur Niang, nous faisons également le tour des autres localités de la ville en collaboration avec la jeunesse locale », ajoute-t-il.
Cette année, la direction de la prévention et de la gestion des inondations (Dpgi) a mis à leur disposition quatre nouvelles motopompes, qui viennent s’ajouter aux deux autres, acquises grâce au soutien du sous-préfet de Ndame. Cependant, Pape Gaye, membre du comité de pompage, souligne que le travail n’est pas facile.
Pendant trois à quatre mois, ils consacrent tout leur temps à aider les populations à évacuer les eaux de pluie, mettant de côté leurs activités habituelles. Il invite les autorités à prendre en compte les difficultés que rencontrent ces jeunes bénévoles, notamment en matière de sécurité et de santé. « Les eaux stagnantes dans le quartier sont souvent à l’origine de maladies de la peau », rappelle-t-il.
Selon Pape Gaye, à ces difficultés s’ajoutent les tensions qui peuvent surgir entre l’association et les populations qui les sollicitent. En effet, avant même d’avoir terminé le pompage d’une maison, ils reçoivent souvent de nouvelles sollicitations, ce qui complique leur travail et peut être source de problèmes.
Il précise également que la structure ne gère pas les aides financières provenant du gouvernement. Bien qu’ils accompagnent les agents sur le terrain, pour le comptage des personnes impactées, « nous ne sommes pas responsables du recensement », insiste-t-il, invitant les populations à faire preuve de compréhension.
Pour lutter efficacement contre les inondations, Maka Thiam appelle le gouvernement du Sénégal à adopter une approche progressive. Selon lui, il faudrait assainir une zone avant de passer à une autre localité, l’année suivante, afin de garantir des résultats durables.
Birane DIOP (Correspondant)