Certains lutteurs ont marqué l’histoire par leurs exploits sportifs avant de se reconvertir après leur retraite. La rubrique « Que sont-ils devenus ? » raconte leur vie d’après-carrière. Aujourd’hui : Malal Ndiaye.
Malal Ndiaye a marqué à jamais la lutte sénégalaise, aussi bien sur la scène nationale qu’internationale. Entré dans l’arène en 1997, il fait ses débuts en lever de rideau de l’affiche Rock Mbalakh – Papis Cissé (grand frère de Baboye). Dès ce premier combat, il crée l’exploit. Il terrasse Dame Diop, surnommé Billy, de l’écurie Walo, en seulement deux secondes. « C’était un combat très spécial. Billy peinait à trouver un adversaire à Pikine, mon fief. Tous avaient refusé. En renouvelant ma licence, j’ai rencontré le manager Bassirou Babou. Il m’a expliqué la situation et j’ai immédiatement accepté », se souvient Malal. Un palmarès impressionnant Mais si lui ne tremblait pas, son écurie, Pikine Mbollo, redoutait le risque. Après une réunion, elle refuse le combat.
Décidé à se battre, Malal n’hésite pas à pleurer jusqu’à recevoir le soutien décisif de Ndiaga Diop, fils de Pape Diop Boston. Grâce à ce dernier, l’affrontement est validé. Malal éblouit alors le public en terrassant Billy dès son entrée en lice. Cette victoire éclatante lance une carrière remarquable. Malal enchaîne ensuite les triomphes contre Matar Guèye, Dunkhaf, Ablaye Guèye, Samba Diagne, Mbaye Ndéwane, Seyny Ndoye, Cheikhou Diène, Paul Maurice, Less 2… Ses défaites face à Feugueleu, Dolf, Tapha Guèye 2, Abdou Diouf, Malème Niany et Ibou Senghor n’entachent en rien sa légende. En 2016, son palmarès affiche 27 combats : 20 victoires, 6 défaites et 1 match nul. Sélectionné en équipe nationale de 2006 à 2012, Malal brille notamment au Championnat d’Afrique en Guinée-Conakry, où il devient champion continental.
Au total, il remporte sept médailles, dont quatre en or, deux en argent et une en bronze, en lutte simple et en lutte olympique. Ses performances le mènent jusqu’aux Jeux olympiques de Londres en 2012, où il se classe parmi les meilleurs lutteurs du monde. Parallèlement à la lutte, Malal se lance en 2010 comme technicien en radio et télévision, allant même jusqu’à former un apprenant. Mais en 2012, rappelé en équipe nationale, il met cette activité de côté pour se consacrer pleinement à son sport. En 2016, il obtient son visa et s’installe en Italie. Il y enchaîne plusieurs petits emplois avant de se stabiliser dans le domaine de la sécurité privée.
Une reconversion réussie « À Dakar, j’excellais déjà dans la sécurité, notamment auprès de stars comme le footballeur El Hadji Ousseynou Diouf. Cela m’a permis de me professionnaliser en Italie », raconte-t-il. Aujourd’hui, Malal Ndiaye vit confortablement et affirme ne rien envier aux ténors actuels de la lutte. Il a acquis une première maison à Yeumbeul, puis une seconde à Tivaouane Peulh après son installation en Italie. De jeune espoir à champion d’Afrique, puis professionnel accompli à l’étranger, Malal Ndiaye incarne un destin exceptionnel. Il reste une référence pour tous ceux qui rêvent de briller sur le sable… comme dans la vie.
Par Abdoulaye DEMBÉLÉ