C’est avec un ouvrage de plus de 300 pages que l’auteur Mamadou Diouf Tafsir Baba a décidé d’expliciter avec des preuves scientifiques tirées principalement du Coran et de la Sunnah, la complexité de la gestion de l’héritage selon les principes de l’islam.
À l’instar des sociétés africaines où il est difficile de défaire les pratiques religieuses et celles traditionnelles au Sénégal, il urge, pour l’ancien ambassadeur Mamadou Diouf Tafsir Baba, d’élucider les croyants sur l’épineuse question de la science successorale en islam. Une question qui souvent est à l’origine de la dislocation des familles. Ainsi, dans son ouvrage de 316 pages lancé le 12 juillet 2025 à Bargny et intitulé «La science successorale en Islam : Théories et mécanismes», revient-il sur les lois divines et les pratiques du Prophète Mouhamed (Psl) en matière de gestion d’héritage.
L’ouvrage dont la version arabe est achevée en 2016 et la traduction française en 2019, souligne dès ses premières pages que l’héritage, étant un des piliers du système financier islamique, renferme des conditions, des causes et des empêchements. «Il est une science bâtie sur la responsabilité du musulman vivant dans une famille musulmane et évoluant dans une société musulmane. Certains ignorants bornés pensent que l’héritage n’est institué que pour distinguer le sexe masculin du sexe féminin. Or, la place de la femme en islam est au-dessus de cette pensée erronée», a précisé l’auteur.
«Il sera attribué aux héritiers mâles une part de ce qu’ont laissé leurs parents et leurs proches. Il en sera de même pour les femmes auxquelles on attribuera une part de la succession laissée par leurs parents et leurs proches. Quelle que ce soit la quantité de biens laissés en héritages, ces parts sont bien déterminées», a-t-il rapporté, en citant le verset 75 de la sourate 4 du Coran An Nisâ (les Femmes)
. Ainsi, a indiqué l’auteur, cette science est désignée par «al-fara’id» et l’acceptation du Capital-Décès (Cd) est subordonnée aux orientations des enseignements de l’islam. À travers les pages, l’auteur souligne que le mirath se définit comme étant une science basée sur des règles scientifiques, des normes juridiques et mathématiques par lesquelles on pourra déterminer le digne héritier, ainsi que la part assignée à chaque héritier du capital-décès. Concernant la redistribution du Cd entre les héritiers mâles et ceux de sexe féminin, l’auteur a expliqué que l’islam peut attribuer la plus grande part à la femme, même si parfois, elle hérite de la moindre. «Parfois, l’islam prive l’homme au profit de la femme et vice-versa.
Parfois, l’homme et la femme prennent leur part à égalité
L’islam n’est donc pas téléguidé par des questions de genre. Au demeurant, il donne à l’homme la responsabilité de prendre en charge ses parents, ses épouses, ses enfants, ses frères, ses sœurs et ses proches», lit-on dans l’ouvrage.
De même, l’auteur a rappelé que l’homme est tenu de payer la dot, de faire habiter son épouse, d’assurer sa nourriture, son habillement, la scolarité des enfants, leur protection physique et mentale. En revanche, l’islam décharge la femme de toute responsabilité relative au fait de dépenser pour autrui. Cependant, Mamadou Diouf Tafsir Baba a signalé qu’il existe des cas où l’homme et la femme prennent leur part à égalité. «La charia a épargné la femme de toute charge financière dans le ménage. La question du genre n’a rien à voir dans cette science du mirâth. Ceux qui prétendent que l’islam a lésé les droits de la femme sont animés par de mauvaises intentions, alimentées par la jalousie et le libertinage. Leurs arguments ne tiennent sur rien et reposent sur des faussetés. La charia a traité à égalité l’homme et la femme. Dans bien des situations, la charia a donné des préférences à chacun, masculin comme féminin, et elle leur en a retiré plusieurs fois pour des raisons légitimes», a renseigné l’auteur.
Mariama DIEME