Les jeunes de la commune de Thiaroye-sur-Mer ont bloqué, lundi, la route nationale à hauteur du quartier Cinéma Thiaroye pour réclamer la restructuration de leur localité, dans le cadre de l’exécution du projet de dépollution de la baie de Hann. Interpellé sur le sujet, le maire de la commune, El Mamadou Ndiaye, revient sur les faits.
La matinée a été agitée à Thiaroye-sur-Mer, notamment au niveau du quartier « Cinéma ». Les populations, en colère contre l’État, ont bloqué la route nationale, créant d’énormes embouteillages dans les deux sens de circulation. « Les jeunes se sont mobilisés pour réclamer la restructuration de Thiaroye-sur-Mer, dans le cadre du projet de dépollution de la baie de Hann. Le conseil municipal s’était prononcé sur la question en adoptant des vœux adressés aux autorités, afin de leur faire comprendre qu’effectivement, la restructuration de Thiaroye était une nécessité pour la réussite du projet », explique le maire El Mamadou Ndiaye, joint par téléphone par Le Soleil.
En réalité, poursuit notre source, l’État, avec ses partenaires, a investi la somme de 124 milliards de FCFA pour la dépollution de la baie. Et selon l’élu local, le projet tel qu’il est actuellement exécuté « ne peut pas être efficient » si Thiaroye n’est pas restructuré.
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« Sans la restructuration de Thiaroye, les populations continueront à déverser leurs ordures dans la mer. Elles continueront à y vider leurs fosses septiques. Ce qui signifie, en effet, qu’il n’y aura pas de dépollution sans restructuration. De toute façon, l’État s’était engagé à prendre cette question en charge. Les études ont été menées », indique M. Ndiaye.
L’État invité à tenir compte des revendications des populations
« Et donc nous, en ce qui nous concerne, avons alerté, et aujourd’hui, les populations sont dans la rue. Mais nous profitons de cette occasion pour véritablement en appeler à l’État afin qu’il tienne compte des revendications de ces populations, qui sont légitimes », plaide-t-il.
Dans le cadre de ce projet, sur 14 kilomètres concernés, 6,5 se trouvent à Thiaroye-sur-Mer. Sur cette portion, 4 kilomètres sont à Thiaroye. Malheureusement, déplore le maire, Yarakh et Mbao ont bénéficié de la restructuration, alors que Thiaroye a « été laissé en rade ». « Pour moi, c’est ce qu’il faut corriger. Et je pense que nous avons utilisé les voies administratives pour faire valoir tous nos droits. Et donc, nous en sommes là », dit-il.
Statu quo sur la restructuration de Thiaroye
Il rappelle ainsi que les études d’impact environnemental réalisées dans le cadre de ce projet ont démontré qu’il ne pouvait y avoir de dépollution sans restructuration. L’État avait pris cela en compte et s’était engagé dans la voie de la restructuration de Thiaroye, dans le cadre du programme Zéro Bidonville.
« Malheureusement, depuis un bon moment, rien n’avance dans le sens d’une restructuration effective de Thiaroye. Des sites ont été identifiés pour la délocalisation des populations. Les rues ont été marquées. Il ne reste plus qu’à ce que la commission d’indemnisation se réunisse pour évaluer les impenses, indemniser et lancer les travaux. C’est à ce niveau que tout a bloqué. Et, du coup, nous n’avons plus d’interlocuteur », regrette le maire de Thiaroye-sur-Mer.
El Mamadou Ndiaye informe également que son équipe, au-delà de l’État, a saisi les bailleurs de fonds impliqués dans ce projet, afin qu’ils tiennent compte de Thiaroye dans leurs réalisations. « Nous devons tous prêter une oreille attentive aux préoccupations des populations. Car cela est dans l’intérêt de la réussite du projet. Nous ne souhaitons pas qu’il s’arrête. Mais nous souhaitons vivement que Thiaroye en bénéficie », a-t-il insisté.
Mariama DIEME