Les habitants des villages de Thiago, Téméy, Niary, Médina Baidy, Ndoumbelène et Ndiack (dans la commune de Mbane) ont organisé hier une marche pacifique pour réclamer l’accès à l’eau potable. Ils dénoncent le paradoxe d’être privés d’eau alors que le Lac de Guiers, situé à proximité, alimente de nombreuses grandes villes du Sénégal.
DAGANA – Arborant des brassards rouges, les habitants de Thiago, de Téméy et ses environs ont manifesté, hier jeudi, pour exiger un accès urgent à l’eau potable. Depuis neuf mois, l’eau ne coule plus des robinets, plongeant des milliers de familles dans une situation de détresse. Le calvaire a débuté avec l’arrêt du fonctionnement de l’unique château d’eau qui alimente Thiago et les villages environnants. Construit pour approvisionner trois bornes fontaines à raison d’une pour 300 habitants, ce dispositif se retrouve aujourd’hui incapable de répondre aux besoins des 15 000 habitants de la zone. Surchargé, il ne parvient plus à garantir ni la qualité ni la régularité de l’approvisionnement. Selon le chef de village, Doudou Fall, toutes les démarches ont été faites auprès des autorités compétentes, mais aucune réponse n’a encore été donnée. D’après Mbeurgou Seck leur porte-parole, des localités voisines du Lac de Guiers, principale source d’alimentation en eau potable pour plusieurs grandes villes du pays, restent elles-mêmes confrontées à une pénurie chronique.
Ces habitants dénoncent ce paradoxe qu’ils qualifient d’inacceptable. Aujourd’hui, les conséquences sont particulièrement lourdes pour les femmes et les enfants. Ana Guèye, mère de famille à Thiago, explique que le manque d’eau potable expose les enfants à de nombreuses maladies hydriques. « L’eau du fleuve est devenue notre seule alternative. Nous l’utilisons pour nos besoins quotidiens alors qu’elle est infestée de microbes. Aujourd’hui, beaucoup d’enfants souffrent de diarrhée ou d’autres maladies hydriques », déplore-t-elle. À Thiago et les villages environnants, certaines familles sont obligées de débourser jusqu’à 1 500 francs Cfa par jour pour acheter quelques bidons de 20 litres à Ndombo. Selon Bousso Diop, cette solution n’est pas accessible à tous.
Anisi, les populations de Thiago, Téméy et environs réclament une seule chose, leur raccordement au réseau de SenEau, situé à seulement deux kilomètres. Mbeurgou Seck, porte-parole et membre du comité d’organisation de la marche, insiste sur la nécessité d’intégrer ces localités dans le réseau de la SenEau.
Ibrahima MBAYE (Correspondant)

