Dans le cadre du «Xoy» (science divinatoire) célébré les 26 et 27 juillet 2025 à Fatick, un panel sur la valorisation et la promotion de la médecine traditionnelle a été organisé par le Réseau des journalistes pour la promotion des médecines traditionnelles (Rejometra).
En marge du «Xoy» (science divinatoire) tenu à Fatick les 26 et 27 juillet 2025, le Réseau des journalistes pour la promotion des médecines traditionnelles (Rejometra) a organisé, le dimanche 27 juillet 2025, un panel sur la valorisation de la médecine traditionnelle. À travers le thème : «Médecines et traditions africaines, pour des solutions locales à nos problèmes africains, perception et rôle des médias au Sénégal», il a été question de déconstruire les idées négatives développées à l’endroit de cette médecine qui existe depuis plusieurs siècles.
Cette forme de médecine peine à retrouver sa légalité d’où la nécessité de mener le combat. Ainsi, il importe de passer à sa légalisation. De l’avis de la conférencière du jour, des assises devraient être tenues afin d’échanger sur cette question de la loi relative à la médecine traditionnelle qui peine à voir le jour depuis 2017. «C’est un champ qui a besoin d’être régulé. Cette loi doit enfin sortir pour crédibiliser le secteur et permettre de fabriquer des phytomédicaments. Les deux formes de médecines, traditionnelle et moderne, sont toutes à prendre. Le plus important, c’est que la population puisse solliciter les deux», a pensé Oumy Thiongane, enseignante-chercheuse à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz).
Même son de cloche pour les organisateurs du panel qui ont souhaité que «les autorités politiques puissent mettre en place un cadre légal, structuré, rigoureux pour la pratique des médecines et traditions africaines au Sénégal avec des décrets d’application». En outre, Mme Thiongane a mis en garde contre les mesures de disqualification de cette médecine traditionnelle. Selon l’anthropologue, il est hors de question de réduire les guérisseurs traditionnels à de simples vendeurs d’herbe. «Ces guérisseurs sont des gens assis sur des panthéons, manipulent l’univers magico-religieux et font des rituels. Il y a énormément de pratiques qui sont importantes», a-t-elle déclaré.
Les prédictions des saltigui
Cependant Mme Thiongane n’a pas tardé à démystifier les charlatans qui décrédibilisent le secteur. «Ce sont des entrepreneurs capitalistes qui vendent leurs plantes, des figures qui ont besoin de la télévision pour exister. En vérité, les guérisseurs qui rendent service aux communautés sont au fin fond des forêts, des villages et travaillent en toute dignité, simplicité et humilité», a-t-elle laissé entendre.
Le «Xoy» (science divinatoire) de cette année a été riche en prédictions. Si l’essentiel des prédictions annonce des tensions, les signes pour l’hivernage sont cependant rassurants. À en croire ces acteurs culturels qui percent le mystère, la moisson sera bonne pour cette année. Des visions qui font certainement du bien aux cultivateurs, plus ou moins stressés par la raréfaction des pluies. «Que ceux qui doivent cultiver soient rassurés ! La pluviométrie sera suffisante et les récoltes seront généreuses», ont prédit les devins sérères, sous les cris galvanisants du public. Durant cette veillée nocturne, les Saltigui, constitués essentiellement de jeunes, ont vu différemment. Si la majorité prédit un avenir sombre pour notre pays, quelques-uns soutiennent le contraire.:
El hadji Fodé SARR (Correspondant)