Avec leurs tenues grises et des chaussures de sécurité, les étudiants des métiers de l’automobile font des cours pratiques dans leur école-usine. Par groupe et par niveau, sous la supervision des maîtres formateurs, ils s’adonnent aux tâches demandées. Ils s’essaient au démontage, au remontage et à l’identification des éléments de tous les types de moteurs et de boîtes de vitesse (automatique ou manuelle).
Au fond d’une salle remplie de voitures et de pièces détachées, Oumar Sall, étudiant, responsable de la 5e promotion des Métiers de l’automobile, et quatre de ses camarades s’attèlent à la réalisation d’un projet de karting moteur (les véhicules de Formule 1). « Avec le châssis déjà effectué, nous sommes à l’étape de la fixation de la barre de direction », explique-t-il. Il leur reste l’installation du moteur et du système d’éclairage pour boucler. Ici, l’offre de formation est basée sur le concept Approche par compétence (Apc). Selon l’un des formateurs, M. Ngom, à l’Isep de Diamniadio, toute la démarche repose sur ce modèle. Celui-ci vise à reproduire la réalité du milieu de travail dans les apprentissages. « La formation est axée sur la pratique (70 % du cursus) contre 30 % de théorie », indique-t-il.
Le formateur rappelle que les évaluations se font également en situation réelle sur une série de voitures de différentes marques. « Des véhicules avec des pannes ou des défauts sont fournis aux étudiants pour qu’ils les réparent », a-t-il indiqué. Répondre aux besoins de l’écosystème de l’emploi Selon le directeur adjoint chargé des études, Amar Diop, ces orientations répondent aux besoins de l’écosystème local en matière d’emploi (la région de Dakar). « Afin de mieux répondre aux besoins émergents de l’économie nationale, l’Isep de Diamniadio prévoit aussi de renforcer son offre de formation en intelligence artificielle et pilotage de drone dans les métiers de l’automobile et du numérique », a indiqué M. Diop.
À côté de l’automobile, renseigne-t-il, l’offre va s’étendre à la maintenance des engins lourds. « Le but est d’anticiper sur les besoins du marché en formant les jeunes sur les véhicules électriques, hybrides et intelligents », a fait savoir Amar Diop. Concernant l’insertion, notre interlocuteur se réfère aux statistiques de 2024. « Dans les métiers de l’automobile, ici, les taux d’insertion peuvent atteindre 75% en mécanique automobile », a-t-il indiqué, rappelant que nombre d’apprenants optent très souvent pour l’auto-emploi. Selon M. Diop le principal défi demeure la gestion des effectifs. L’Isep de Diamniadio, conçu pour accueillir par an un effectif de 400 apprenants, en recevoir 1.194. « La gestion du surplus d’étudiants a des incidents, notamment l’usure du matériel », a indiqué le formateur.
Mohamed DIENE (Correspondant)

