Une semaine après la mort d’Ousseynou Diallo dit Issa, poignardé au quai de pêche du Cap-Skirring, la douleur est encore vive dans la cité balnéaire. La perte de ce membre influent de l’Association sportive et culturelle (ASC) du Cap, originaire de Djirack, est une pilule dure à avaler.
OUSSOUYE – C’est une ambiance de deuil qui règne au Cap-Skirring depuis le meurtre d’Ousseynou « Issa » Diallo, tué le jeudi 30 octobre au quai de pêche de ce village côtier. Et c’est une partie de jeu qui a viré au drame. Les circonstances de son décès et son implication dans les activités de la localité font de la mort de celui que les proches surnomment « Black » une grosse perte. Né le 14 octobre 1994 à Ziguinchor, Ousseynou Diallo, plus connu sous le sobriquet d’Issa, est originaire de Djirack, dans la commune de Santhiaba Manjack. Mais c’est au Cap-Skirring qu’il a presque fait toutes ses humanités. « Il a rejoint sa maman qui vit au Cap après la classe de CE2. Il fait partie des élèves qui ont rouvert l’école élémentaire de Djirack, suite à la pacification de cette zone impactée par le conflit armé en Casamance », témoigne son cousin germain, Ibrahima Ndiaye, professeur d’éducation physique au lycée Aline Sitoé Diatta d’Oussouye. L’enseignant suit ce dossier de meurtre pour le compte de la famille de la victime. Il dit avoir été auditionné par des éléments de la gendarmerie.
Après le constat des services assermentés, c’est lui qui s’est occupé du transfert du corps à partir de l’hôpital régional de Ziguinchor, pour les besoins de l’inhumation. « Il a été enterré le samedi 1er novembre. Une foule immense l’a accompagné jusqu’à sa dernière demeure », signale M. Ndiaye. Cette foule ne surprend guère, reconnaît Moussa Sané dit Bocandé, membre de l’encadrement technique de l’ASC du Cap-Skirring. « Black était connu de tout le village. Il était très engagé dans les activités à caractère communautaire. Quand il y a décès, il est toujours là pour aider dans l’organisation. Il est toujours devant pour les travaux de désherbage des édifices publics. En plus de cela, il était un membre très influent de la commission organisation de l’ASC Cap-Skirring. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les jeunes étaient en colère et sont allés brûler les abris de fortune au quai de pêche, en guise de représailles », explique-t-il. Même quand le Cap joue contre Djirack, renchérit Ibrahima Ndiaye, Issa était capable de tout pour faire perdre son village d’origine. Cependant, poursuit-il, il s’est montré toujours disponible pour Djirack. « Quand il y a des activités au village, il est toujours là et il y met toute son énergie. D’ailleurs, il avait donné rendez-vous chez lui à ses camarades de génération de Djirack. Ils devaient se réunir ce mois de novembre. Mais hélas, cette rencontre, c’est pour l’accompagner à sa tombe », souligne le professeur d’éducation physique.
Né d’un père militaire et d’une mère ménagère, Ousseynou Diallo est jumeau. Il a deux autres frères et une sœur. Il s’active depuis des années dans la pêche. Issa a également travaillé à la station d’essence du Cap-Skirring. Il faisait aussi des petits boulots pour subvenir à ses besoins. Dans la station touristique, il est décrit comme un garçon généreux et plein de vie. « Partout où il est, il met de l’ambiance et fait rire les gens », déclare Moussa Sané, qui pleure encore la perte d’un ami. « Effectivement, après le drame, j’ai reçu beaucoup de vidéos dans lesquelles il faisait des choses comiques et les gens qui étaient avec lui éclataient de rire », confirme son cousin Ibrahima Ndiaye.
Kathafa B.H.M. Kanfoudy (Correspondant)


