En 2024, 150 corps sans vie de citoyens sénégalais cherchant à atteindre l’Europe par la mer ont été découverts. Cette nouvelle a été annoncée par le Général Modou Mbacké Diagne, responsable du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI). Il assistait ce lundi à la préfecture de Mbacké à la mise en place du comité départemental de lutte contre la migration irrégulière.
Autour de la table, diverses parties prenantes du département de Mbacké ont discuté ce lundi des moyens de combattre la migration illégale. Ce phénomène, d’après le général Modou Mbacké Diagne, a entraîné la mort de 150 Sénégalais en 2024.
Depuis 2006, la problématique de la migration clandestine entraîne de nombreuses conséquences tragiques dans les pays d’Afrique. Bien que le phénomène soit variable, on a observé, par moments, des vagues de départs importants. Cela incite le responsable du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI) à affirmer que la situation est alarmante. Cet organisme, établi par un décret du président de la République en 2024, se charge de coordonner les actions de toutes les entités, des différents ministères, mais également de ceux responsables de la protection des frontières, tout en veillant à la mise en place d’une migration légale et circulaire.
Selon Modou Mbacké Diagne, le coordonnateur, entre 2014 et 2024, plus de soixante et onze mille (71 000) individus ont disparu à travers le monde en raison de la migration clandestine. Rien qu’en Afrique de l’Ouest, a-t-il précisé, 696 de ses enfants sont morts. Concernant le Sénégal, il a indiqué que 150 corps sans vie ont été découverts en 2024, sans compter ceux qui demeurent au fond des mers.
À cette fin, il est d’avis que nous devons tous nous rassembler autour du comité interministériel et de ses différentes branches pour informer les citoyens et leur faire connaître les solutions proposées par l’État afin qu’ils puissent rester et travailler dans leur pays. C’est pourquoi il est essentiel de créer le comité départemental de lutte contre la migration irrégulière à Mbacké.
Ce dernier, d’après Khadim Hann, le préfet de Mbacké, constitue une variante du comité interministériel chargé de combattre la migration illégale, qui a été établi au niveau national et placé sous la direction du ministère de l’intérieur. Les tâches et les responsabilités qui lui incombent sont celles qui sont attribuées à ce comité, c’est-à-dire lutter contre la migration illégale dans le département de Mbacké.
Une question, qui, d’après M. Hann, concerne divers éléments. Toutefois, il affirme que l’axe de la sensibilisation est crucial. « C’est d’abord un problème social parce que certains pensent qu’on ne peut réussir qu’en allant à l’émigration. Hors, je pense que ce pays nous appartient, ce pays doit s’appuyer sur ces ressources humaines notamment ces jeunes pour pouvoir se développer », a-t-il déclaré.
À propos de cela, le préfet de Mbacké a encouragé les jeunes à ne pas se laisser piéger par l’idée que seul l’immigration peut garantir le succès dans la vie. Suite aux discussions avec divers acteurs, il juge qu’il est nécessaire de créer un plan d’action qui prenne en considération tous les aspects, basé sur un diagnostic qu’il faudra prendre en compte. « Autour des acteurs concernés, nous allons élaborer un plan d’action », dit-il, précisant que l’évaluation a montré qu’en fait, plusieurs problématiques sont impliquées et que divers intervenants doivent participer à la lutte. Il a mentionné les acteurs gouvernementaux ainsi que d’autres individus impliqués, notamment les mouvements associatifs, les délégués de quartiers, entre autres. « Nous visons l’inclusion pour faire face à ce phénomène et nous avons espoir que nous allons réussir au niveau du département de Mbacké », dit-il.
Le responsable du CILMI, le général Modou Mbacké Diagne, a profité de ce moment pour rappeler aux jeunes qu’il existe des initiatives et des actions élaborées par l’État afin de leur offrir une qualification et de faciliter leur accès à l’emploi. « C’est important qu’on puisse travailler à l’employabilité avant de passer à l’emploi », a-t-il insisté, introduisant la possibilité de financement pour certains projets qui représentent une alternative à la migration illégale.
De plus, il souligne l’importance de la migration légale et circulaire, qu’il estime offrir aux jeunes l’opportunité de travailler pendant une période spécifique en Europe puis de revenir, afin de pouvoir investir dans des projets personnels avec leurs gains.
Cependant, M. Diagne a fait savoir que plusieurs mineurs sénégalais se trouvent en ce moment en Espagne. Selon ses dires, en plus des adultes, de nombreux mineurs sénégalais se trouvent en ce moment en Espagne. Il considère cela comme une situation délicate, car ils sont souvent confinés dans des camps. En effet, il indique que le gouvernement sénégalais va chercher la meilleure solution et les mesures à mettre en place pour garantir que ces jeunes soient traités dans de bonnes conditions, et pour examiner comment répondre à la demande de l’Espagne concernant leur rapatriement.
Birane Diop (correspondant)