Le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), a rappelé que « les travailleurs ont un droit de survie face aux exigences du Fonds monétaire international (Fmi) ». Il s’exprimait, hier, au 14e congrès de la section Cnts de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css).
Richard-TOLL – Lors du 14e congrès de la section Cnts de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), tenu dimanche 4 octobre à Richard-Toll, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Mody Guiro, a livré sa position sur la situation économique actuelle du pays et les rapports entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (Fmi). Pour le leader syndical, le contexte mondial est devenu extrêmement difficile, dominé par les politiques d’austérité imposées par les institutions financières internationales. « L’environnement est compliqué. Le Fmi met un couteau sur la gorge des gouvernements. C’est partout pareil et le maillon le plus faible reste les travailleurs », a-t-il déclaré, dénonçant la pression que subissent les États africains, contraints de consacrer des milliards au remboursement de la dette au détriment des besoins essentiels des populations.
Selon Mody Guiro, cette situation menace directement le pouvoir d’achat et la dignité des travailleurs. « En tant que travailleurs, nous élevons la voix pour dire que nous avons un droit de survie », a-t-il martelé, avant d’ajouter que les priorités du pays devraient rester l’éducation, la santé et les besoins sociaux fondamentaux, et non le service de la dette. D’ailleurs, le syndicaliste rappelle que l’Afrique a déjà payé le prix fort de l’exploitation économique. Ainsi, Guiro plaide pour une reconsidération des politiques d’endettement et pour que les discussions entre le gouvernement sénégalais et le Fmi tiennent compte du vécu des populations.
Conscient des difficultés économiques que traverse le pays, Mody Guiro appelle toutefois à un dialogue franc entre les autorités et le Fonds monétaire. « Nous savons que c’est très compliqué pour le gouvernement, mais c’est encore plus dur pour les populations. Il faut que des solutions soient trouvées dans les meilleurs délais. », dit-il. En lançant cet appel depuis Richard-Toll, le patron de la Cnts a rappelé que le mouvement syndical sénégalais reste vigilant et solidaire face aux choix économiques qui engagent l’avenir du pays. Pour lui, les travailleurs ne doivent pas être les éternelles victimes des politiques de remboursement de la dette, mais bien des acteurs à part entière du développement national.
Ibrahima MBAYE (Correspondant)