L’imam Oumar Diao de Médina Chérif, un quartier de la commune de Kolda, a-t-il été tué ? Jusque-là, aucune réponse à cette question. En attendant les résultats de l’autopsie, les commentaires vont bon train…
Des centaines de personnes de tout âge avaient convergé, mardi 17 juin 2025, vers le cimetière de Médina Chérif, un nouveau quartier périphérique de Kolda, contigu à Sikilo Ouest et rattaché à la commune de Saré Bidji. C’était pour accompagner l’imam ratib du quartier à sa dernière demeure. En effet, le samedi 14 juin, le maître coranique Oumar Diao, qui jouissait d’une bonne réputation, a été retrouvé, très tôt le matin, non loin de son domicile, gisant dans une mare de sang et luttant pour sa survie. Malheureusement, il a rendu l’âme quelques instants plus tard. À la suite d’une tentative d’enterrement le même jour interrompue par la gendarmerie, une importante foule s’est calmement déplacée, à travers les sentiers du quartier avec des murmures et des chuchotements pour se retrouver au domicile de la famille éplorée afin de présenter les condoléances. Une fois sur place, sans surprise, l’ambiance est à la désolation. À côté de la maison mortuaire, est installé, sous un arbre, un groupe de quelques dizaines de femmes voilées. Dans la cour, l’ombre des deux bâches est déjà occupée, obligeant les plus jeunes, éparpillés en groupuscules, à se tenir debout sous le soleil qui décline ou à s’accroupir à l’ombre des constructions environnantes. Cependant, presque personne ne veut commenter le décès de l’imam Diao au regard des circonstances de sa mort. Suite au décès, l’idée était de l’enterrer le même jour à 17h. Mais la gendarmerie avait été alertée par une source anonyme. Ainsi, les pandores ont récupéré le corps aux fins d’autopsie. À partir de là, les versions divergent. « Le défunt est un lointain oncle à moi. J’ai appris qu’il a été victime d’une agression à l’arme blanche. On l’a retrouvé très tôt le matin là-bas, à côté du jardin d’anacardier, situé vers la sortie de Médina Chérif », affirme Hamadou Baldé. D’autres estiment par contre que Oumar Diao a eu affaire à des voleurs qui ont eu peur d’être démasqués. Ami et voisin du défunt, Souleymane Diallo condamne cet acte atroce. Selon ce dernier, au vu des qualités de Oumar Diao, il méritait une mort digne et plus calme. « C’était une merveilleuse personne qui, durant tout notre voisinage dans le quartier, a été exemplaire dans tout ce qu’il faisait », témoigne-t-il. Pourtant, le second de l’imam décédé indique que Diao était convalescent ces dernières semaines. En effet, selon l’imam Balla Moussa Baldé, depuis le premier jour du Ramadan, le défunt n’avait plus dirigé de prière à la mosquée. « Il était malade. Même si, ces derniers temps, il allait mieux, Oustaz Oumar s’était déchargé pour diriger la prière de l’Aïd », informe-t-il. Il est évident que certains défendent toujours la thèse d’une mort naturelle tandis que d’autres spéculent sur un « un assassinat ».
Après l’admission du corps du défunt à l’hôpital, la gendarmerie s’est aussi déchargée de l’affaire pour la confier à la police qui poursuit l’enquête.
Tidiane SOW (Correspondant)