Mme Suzanne Diop, première magistrate sénégalaise, s’est éteinte ce jeudi à l’âge de 101 ans, a appris Le Soleil de sources concordantes.

Le 14 mars 1964, à 9 h, lors d’une cérémonie au Palais de justice de Dakar, Suzanne Diop inscrivait à jamais son nom dans l’histoire du Sénégal. Les archives du magazine Awa ont immortalisé cet instant où, devant ses pairs, elle prête serment de servir la justice avec loyauté, impartialité et humanité. À 38 ans, elle devenait la première femme magistrate du pays.
Ancienne élève du lycée Faidherbe de Saint-Louis, Suzanne Diop poursuit ensuite ses études en France. « J’ai fait mes études à Paris. J’ai ensuite travaillé à Présence Africaine en tant que bibliothécaire. J’ai décidé par la suite de reprendre mes études et d’opter pour le droit », confiait-elle au journal Le Soleil d’une voix tremblante, quelques décennies plus tard.
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Avec détermination, la jeune femme de 27 ans s’inscrit à la Faculté de droit de la Sorbonne, à Paris. En juin 1963, elle obtient brillamment sa licence en droit. Deux ans plus tôt, juste après les indépendances, elle avait déjà choisi de rentrer au Sénégal. En 1962, la sœur du poète David Mandessi Diop est nommée magistrate au tribunal pour enfants par décret présidentiel — une fonction qui lui correspondait parfaitement, tant elle militait pour la protection des droits des enfants et des femmes.
« Une grande dame de la magistrature, première femme conseillère à la Cour suprême aux côtés de grands noms comme Kéba Mbaye, Louis Guèye, Ousmane Ngoundiam, Ibrahima Boye ou Forster Isaac… Paix à son âme », a témoigné Abdoulaye Thiam, journaliste et ancien du quotidien national Le Soleil.
Salla GUEYE


