Au quartier Santiaba, dans la commune de Ngaparou, la famille d’Adja Marème Balla Cissé vit toujours sous le choc. La couturière de 43 ans, retrouvée morte sur le côté arrière de la maison familiale est décrite par son frère aîné comme une vraie battante.
MBOUR – Quelques va-et-vient s’effectuent à la maison des Cissé. Depuis vendredi dernier, cette demeure familiale nichée au quartier Santiaba, dans la commune de Ngaparou, est au centre de l’attention. C’est ici que vivait la défunte Adja Marème Balla Cissé, sauvagement tuée dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 septembre 2025. Selon une source anonyme proche du dossier, la victime a été retrouvée avec les mains fracturées, le côté gauche de la poitrine perforé par un couteau et une blessure ouverte au front. Son téléphone et son porte-monnaie ont aussi disparu. La mort de la couturière de 43 ans a été vite relayée par les réseaux sociaux. Adja Marème Balla Cissé a été agressée dans sa propre chambre, située au premier étage du bâtiment, avant d’être brûtalement jetée du balcon.
Depuis ce choc, la famille reçoit parents, amis, connaissances, clients ou simples curieux. Chaque jour, c’est la scène répétée d’un défilé de personnes qui viennent présenter leurs condoléances, en guise de soutien à la famille éplorée. « On m’a réveillé pour m’informer qu’il y a une personne qui est couchée dehors. Et son état n’est pas normal. Quand je suis sorti et que j’ai vu, j’ai vite compris que ma sœur était déjà morte. J’ai donc appelé la gendarmerie et les pompiers qui ont pris le corps », s’est confié, Arfang Cissé, frère aîné de la victime. Après avoir effectué les formalités administratives obligées par les circonstances, la famille a procédé à l’inhumation du corps dans la soirée du vendredi. Depuis cette date, aucune information n’est disponible du côté des Cissé.
« Ma sœur était une vraie battante »
Sous le choc, les membres de la famille de la défunte Adja Marème Balla Cissé n’ont pas voulu se prononcer. Comme un mot d’ordre donné, toute presse devra s’entretenir avec le chef de famille. Ce dernier, après multiples hésitations, a accepté de se prononcer.
« Aucun enregistrement et aucune image ne doivent être pris dans la maison », a-t-il insisté d’un air de tristesse. « J’ai vécu avec ma sœur pendant une quarantaine d’années sans avoir observé en elle un comportement désobligeant. Elle s’est toujours bien battue dans ce qu’elle faisait. Adja ne savait pas tricher et c’était aussi une personne très véridique », a décrit M. Cissé. Outre son travail, Adja était passionnée par le sport. Elle avait pris goût à se faire une séance d’entraînement matinale avant d’aller à son travail. Et lorsqu’elle terminait sa journée, elle rentrait directement auprès des siens. Elle est décrite comme une femme qui n’était pas emportée par les festivités mondaines.
« Adja…! Ma sœur était une vraie battante. Elle a voulu gagner sa vie dans la dignité. Elle est de cette catégorie de femmes très pieuses qui appliquent avec rigueur les chartes de l’Islam. Elle aimait beaucoup prier », a témoigné le grand frère. Tantôt triste, tantôt souriant pour noyer son chagrin, Arfang Cissé n’a pas pu aller plus loin dans son témoignage. Le coup brutal que lui et sa famille ont reçu de la vie n’a pas encore livré ses derniers effets. En attendant les résultats de l’enquête ouverte par les éléments de la gendarmerie de Ngaparou, épaulés par la brigade de recherches de Saly, la famille Cissé s’est recroquevillée dans sa maison, pour faire son deuil.