Le Collectif pour la défense des intérêts du Bossea (Cdib) s’oppose fermement au déplacement de populations pour l’exploitation du phosphate dans les communes de Thilogne et Agnam (département de Matam).
Dans un communiqué, le collectif évoque les « risques majeurs » qu’un tel projet aura sur l’agriculture, l’élevage et l’environnement. « Nous sommes tous conscients qu’il est impossible pour l’homme de cohabiter avec une telle exploitation sans mettre en péril sa propre vie », alertent les membres du collectif. Lors d’un comité régional de développement (Crd) spécial organisé à Matam, le 9 mai dernier, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, avait annoncé la création d’une usine de production d’engrais à Danthiady (commune d’Ogo). Revenant sur la genèse de ce projet, ledit collectif rappelle que le premier permis d’exploitation remonte à 2015. Il avait été octroyé à Ama-Frique par l’État, puis renouvelé pour une durée de trois ans. « Ce renouvellement a été suivi d’une étude d’impact environnemental menée dans un flou indescriptible », dénonce le collectif.
Rappelant que les zones visées par l’exploitation ont une vocation essentiellement agro-sylvo-pastorale, le collectif estime que l’exploitation de ces phosphates compromettrait les activités des populations. Lors du comité Crd cité ci-haut, plusieurs acteurs avaient exprimé des préoccupations concernant le projet dont le président du Conseil départemental de Matam, Amadou Djibril Diallo, qui avait attiré l’attention des autorités sur l’impact de l’exploitation des phosphates sur les habitations. Lui aussi faisait remarquer que les sites d’exploitation se trouvent dans des zones réservées à l’agriculture et à l’élevage. Le ministre de l’Industrie et du Commerce avait tenu à rassurer les populations. « Avant toute exploitation, toutes les dispositions seront prises pour préserver leur bien-être », avait-il promis.
Falel PAM (MATAM- Correspondant)