Le père Paul Marie Mandika, directeur adjoint des œuvres de l’archidiocèse de Dakar, revient sur le thème de cette 137e édition : « Marie, mère de l’espérance, marche avec nous». Il en explique le sens spirituel, partage ses conseils pratiques pour bien se préparer et détaille les dispositions mises en place pour accueillir les milliers de fidèles attendus.
Pourquoi le thème « Marie, mère de l’Espérance, marche avec nous » ?
L’église universelle est, en 2025, dans une année spéciale, une année jubilaire. Et le défunt Pape François avait invité l’Église à marcher sur les traces de l’Espérance. Celle-ci doit être la force du croyant. Une personne qui cesse d’espérer n’a plus goût à la vie, mais lorsqu’on garde espoir, on garde aussi la vie. La première à incarner cette espérance, c’est Marie. C’est la première en chemin. Lors- qu’elle reçoit l’annonce de l’ange Gabriel, elle ne comprend pas tout, mais elle croit. Elle espère en la parole de Dieu. Alors même qu’elle n’a pas connu d’homme, elle accepte la promesse d’enfanter un fils, car « rien n’est impossible à Dieu ». C’est cette attitude d’abandon et de confiance qui fait d’elle la Mère de l’Espérance. Elle nous précède et nous montre la route vers son Fils. Voilà pourquoi nous avons choisi ce thème.
Quel message souhaitez-vous adresser aux pèlerins et aux Séné- galais ?
J’invite tous les chrétiens, tous les pèlerins, à prendre conscience que nous vivons une année particulière, une année de grâce. L’Église vit un renouveau : un nouveau pape nous est donné, un nouvel archevêque est installé à Dakar, jeune et plein d’élan. Marcher vers Popenguine, c’est mar- cher avec Marie, sur les traces de l’Espérance. C’est un moment fort de foi, de ressourcement et de communion en cette année importante.
Quels conseils spirituels donne- riez-vous aux pèlerins pour bien vivre leur marche vers Popenguine?
Je recommande à chaque pèlerin de vivre ce moment à travers cinq étapes spirituelles : la confession (pour se préparer intérieurement), la participation à l’Eucharistie (car plu- sieurs messes sont proposées), l’ado- ration (dans la tente de la rencontre), le chapelet au pied de Marie (pour entrer en communion avec l’Église), les rencontres fraternelles (pour fraterniser avec les autres pèlerins venus de tous horizons). Le pèlerinage n’est pas un moment de luxe ou de folklore. C’est un sacrifice spirituel. Que chacun vienne avec des dispositions de prière, de recueillement, et de don de soi à Dieu par Marie.
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Quelles dispositions prenez-vous pour accueillir au mieux les fidèles ?
Nous travaillons avec les autorités locales pour améliorer la propreté autour du sanctuaire et préparer les infrastructures. Cela demande une coordination avec les structures étatiques et paraétatiques. Cette année, la 137e édition du pèlerinage tombe juste après la fête de la Tabaski. Cela a un impact sur le transport. C’est pourquoi, j’en appelle à nos frères musulmans, aux chauffeurs notamment, pour nous aider à assurer le bon acheminement des pèlerins.
Nous faisons aussi des efforts pour rendre le sanctuaire plus accueillant pour les marcheurs : restauration des structures, amélioration des espaces de repos avant les messes du soir. Avec la Vierge Marie, nous espérons que tout se passera bien.
Où en sont les travaux du nouveau sanctuaire ?
Le sanctuaire est là, mais il n’est pas encore achevé. Des travaux ont commencé : des équipes ont été envoyées, notamment pour installer les chapiteaux. Nous attendons encore des ouvriers pour finaliser la couver- ture de la devanture. Nous espérons que tout sera prêt à temps afin que les pèlerins puissent vivre ces moments dans la ferveur et la foi. Mais il faut le dire, il reste encore beaucoup à faire. Depuis l’inauguration, les promesses de poursuite des travaux n’ont pas encore été concrétisées.
Nous comptons sur les autorités pour relancer le chantier après cette édition afin de permettre à la communauté chrétienne de prier et se recueillir dans de meilleures conditions.
Propos recueillis par Djenny Malaika CIFENDE
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