Aménagé depuis 1952, Pikine fait partie des cimetières les plus anciens du pays. Ayant dépassé sa capacité d’absorption depuis plusieurs années, il fait l’objet d’une extension, dont les travaux ont démarré il y a quatre ans. Cependant, la partie annexe tarde à être fonctionnelle, suscitant ainsi des appels incessants à leur achèvement.
PIKINE-GUEDIAWAYE – Le cimetière de Pikine a été aménagé depuis 1952, alors que la commune de Pikine était dirigée par Birame Ndiapalé Ndiaye, tout premier magistrat de la commune.
Ainsi, pendant soixante-treize ans, les habitants de Pikine avaient recours à ce cimetière. C’est une assiette de 4 hectares, qui depuis cette époque coloniale polarise ces deux départements, jusqu’à la mise en service du nouveau cimetière de Guédiawaye, il y a six mois. Seulement, un niveau de saturation élevé est constaté en ces lieux, où 250 morts sont enterrés par mois. Par conséquent, son extension est entamée depuis quatre ans, sous le magistère de l’ancien président de la République Macky Sall qui, par le décret 2021-1067 du 11 août 2021, avait affecté un peu plus de quatre hectares pour l’extension du cimetière. À Pikine, population et personnel affecté à la gestion piaffent d’impatience de voir l’achèvement des travaux d’extension. Régisseur du cimetière de Pikine, El Hadji Aly Cissé explique que Pikine est un cimetière municipal qui fonctionne grâce à des cotisations issues des bonnes volontés. Ce qui, selon lui, permet de payer la facture d’électricité.
Le lieu de sépultures dispose d’une pompe manuelle aujourd’hui transformée en électrique pour assurer la disponibilité du liquide précieux. « L’eau et l’électricité sont indispensables dans un cimetière. C’est valable pour les équipements des fossoyeurs (chaussures, masques gangs) », soutient El Hadj Aly Cissé. Le régisseur précise que son bureau a besoin d’équipements, principalement, un ordinateur. Il ne se prive pas de saluer l’engagement des membres du collectif des riverains dans le combat qui a abouti à l’extension du cimetière. « Seulement, on nous avait fait croire que l’annexe serait fonctionnelle six mois après la disponibilité du décret. Aujourd’hui, quatre ans après, on attend toujours », se désole-t-il. Il dit reconnaître que le mur de clôture a certes été construit et l’intérieur ensablé, mais il se souvient que les autorités avaient promis une route pénétrante à l’intérieur et un abri devant le cimetière.
« En plus, il n’y a ni morgue, ni lieu de prière dans le cimetière encore moins de bloc administratif. Or, tout ce que nous venons d’énumérer figure dans le plan architectural », précise-t-il. Abdoulaye Coly président du collectif des riverains du cimetière, souhaite que les travaux d’achèvement doivent être accélérés. Ces manquements à Guédiawaye Au cimetière de Guédiawaye, fonctionnel depuis le mois de janvier 2025, le problème de saturation ne s’y pose pas. La superficie globale pour les deux cimetières (musulman et chrétien) est d’un peu plus de 13 hectares, à raison de 9, 15 hectares pour la partie musulmane et 4,47 hectares pour la partie chrétienne. Doudou Ndiaye, conservateur explique qu’en six mois d’existence, une cinquantaine d’enterrements a été enregistrée sur le registre. « C’est un nouveau cimetière.
En plus, la communication ne passe pas comme cela se doit », explique-t-il, pour renseigner sur le fossé entre le nombre d’enterrements enregistrés à Guédiawaye et celui de Pikine. Après s’être réjoui de la superficie conséquente, il brandit tout de même un certain nombre de problèmes tels que l’absence de toilettes, d’une morgue, d’un bureau du conservateur et d’un autre pour le gardien. Sans compter de petits abris où les personnes venues pour un enterrement pourraient s’abriter en cas de forte chaleur. Il a plaidé aussi pour la dotation d’équipements aux quatre fossoyeurs affectés aux cimetières.
Abdou DIOP (Correspondant)