L’ancienne ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a été placée sous mandat de dépôt par la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice. Cela fait suite à son audition, ce mercredi, dans le cadre de la reddition des comptes sur la gestion des fonds liés à la pandémie de Covid-19.
L’ex-ministre Aïssatou Sophie Gladima est envoyée en prison. Elle est inculpée et placée sous mandat de dépôt au terme de son face-à-face avec les magistrats instructeurs de la Haute Cour de justice. Elle est poursuivie pour détournement de deniers publics, escroquerie portant sur les deniers publics, blanchiment de capitaux et complicité de ces chefs.
Selon l’accusation, les faits concernent une gestion jugée irrégulière d’une enveloppe d’un milliard de francs CFA, allouée à son ministère dans le cadre du fonds « Force Covid ».
D’après le rapport de la résolution de mise en accusation adoptée le 8 mai dernier par l’Assemblée nationale, Mme Gladima aurait autorisé le paiement anticipé de 73,2 millions de francs CFA à la Société Commerciale du Groupe ISSA (SCGI) pour la construction d’une unité de traitement gravimétrique à Kédougou, alors que les travaux n’avaient pas encore débuté, en violation des règles de la comptabilité publique.
L’enquête révèle que ce paiement a été effectué sur la base d’une simple facture et d’une déclaration sur l’honneur, sans constat de service fait, ce qui constitue une infraction aux dispositions de l’article 89 du Règlement général de la comptabilité publique.
La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains de l’Assemblée nationale a adopté à la majorité le projet de résolution portant mise en accusation de Mme Gladima, conformément à l’article 101 de la Constitution et à la loi organique relative à la Haute Cour de justice.
Cette procédure s’inscrit dans une série d’enquêtes visant plusieurs anciens ministres du régime précédent, dans le cadre de la lutte contre la corruption engagée par le président Bassirou Diomaye Faye. Parmi ces derniers, il y a le professeur Ismaïla Madior Fall, qui a été mis, la veille, sous bracelet électronique avec assignation à résidence.
Salla GUEYE