Le Mawlid an-Nabawi n’est pas un événement que l’on traverse, mais un rendez-vous avec l’amour, un moment de contemplation du rang muhammadien, une opportunité de renouveler leur engagement spirituel, de raviver leur lien au secret muhammadien. C’est-ce qu’a indiqué le président du Comité scientifique de Ndiassane, un des petits-fils de la famille Kounta, le Professeur Abdourahmane Counta, lors de la lecture du discours du gamou de Ndiassance. Il a tenu ces propos au nom du Khalife, lors de la cérémonie officielle.
Après la célébration de la naissance du Prophète Mouhamed (Psl) le 4 septembre dernier, dans la plupart des foyers religieux du Sénégal, Ndiassane a à son tour, honoré ce jeudi, le 7e jour de la Naissance du Sceau des Prophètes.
« En ce jour béni, nous ne nous réunissons pas pour fêter une naissance corporelle, mais pour raviver le souvenir de l’apparition de la lumière muhammadienne dans ce monde inférieur ; lumière par laquelle les univers se sont établis, les voiles ont été levés, la miséricorde s’est manifestée et la sagesse a coulé », a indiqué le président du Comité scientifique de Ndiassane, un des petits-fils de la famille Counta, le professeur Abdourahmane Counta.
Ayant lu le discours du Gamou au nom du Khalife, M. Counta a aussi relevé que le Mawlid an-Nabawi « n’est pas un événement que l’on traverse, mais, un rendez-vous avec l’amour ».
C’est pour les disciples Qadres, un moment de contemplation du rang muhammadien, une opportunité de renouveler leur engagement spirituel, de raviver leur lien au secret muhammadien. Mais aussi, de faire vivre dans leur cœur le désir ardent envers le détenteur du rang loué.
Le soufisme authentique, une voie pour purifier l’âme des croyants
Au-delà d’honorer le Prophète (PSL), M. Counta qui est par ailleurs, documentaliste et doctorant en Histoire des confréries à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a décliné les principes de leur couleur religieux.
« Le soufisme authentique, qui est la dimension spirituelle et intérieure de l’islam, a toujours placé la purification de l’âme, l’épuration de l’esprit, et l’acquisition des nobles caractères au centre de sa démarche. L’appel à la moralité n’est pas secondaire, c’est le cœur battant de l’islam », a-t-il dit.
Selon lui, les maîtres du soufisme leur enseignent que la plus grande adoration est de se parer des Noms sublimes d’Allah.
« En ce jour béni, alors que nous célébrons l’anniversaire du sceau des prophètes, Muhammad paix et salut sur lui, il nous incombe de méditer sur le message éternel qu’il nous a légué. Le thème de cette année nous rappelle l’ordre divin : « C’est par leur guidance que tu dois suivre » (Sourate al-An‘am, verset 90), qui nous oriente vers l’importance des bonnes mœurs », a-t-il ajouté.
Ainsi, rappelle-t-il, l’essence de la religion musulmane est d’orner les âmes et les comportements, de suivre la voie des vertueux. Mais également de viser ce qu’ont atteint les rapprochés, sachant que, au minimum, s’ils n’atteignent pas leur rang, ils mourront sur leur voie.
Préserver sa foi et s’orienter vers le Coran face à la perversité du monde
Mais face à la multiplicité des croyances, des sectes, des voies et des chemins, chaque esprit conscient doit, selon le président du Comité scientifique de Ndiassane, un des petits-fils de la famille Kounta, choisir par quelle voie marcher, à qui s’identifier et avec qui cheminer.
« Malheureusement, nous observons aujourd’hui une érosion des valeurs morales qui ronge le tissu des sociétés, en particulier dans notre chère Afrique, frappée par l’individualisme, la course effrénée derrière les passions mondaines, la tromperie, la perte de la pudeur, et autres fléaux qui nous arrachent nos identités et nous éloignent de notre humanité », a-t-il soutenu.
Toutefois, M. Counta souligne que tout cela est parmi les choses contre lesquelles Allah a mis en garde les croyants dans Son Livre noble. Cette corruption morale précise-t-il, n’est pas sans conséquences.
« Elle engendre l’insécurité, la perte de confiance, la pauvreté et l’effondrement du lien social. Face à cette réalité, l’appel à raviver la morale n’est pas un luxe, mais une nécessité urgente pour la continuité et l’équilibre de nos sociétés. Et la religion islamique, par ses enseignements, est la meilleure prescription pour traiter toutes les formes de dérives morales qui menacent l’unité des nations », a-t-il fait savoir.
Mariama DIEME