Bien du monde s’y retrouve pour se délasser. Premier bar à jeux de Dakar (qui n’a rien d’un débit de boissons malgré cette appellation usuelle), Kaff’coffee, qui se trouve à Ngor, offre une palette de loisirs et attire des individus d’horizons et de statuts différents.
Situé sur la route de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, Kaff’coffee est le cadre idéal pour réveiller l’âme d’enfant des clients. Dès l’entrée, la panoplie de jeux disposés sur des étagères attire l’attention : jeux de stratégie, de lettres, d’ambiance… On y trouve un peu de tout : time’s up, scrabble, la bonne paye, le ludo ou encore la tour infernale. Ce bar à jeux a aussi les allures d’un café shop. Les tarifs varient entre 500 et 2000 FCfa. Le décor de Kaff’coffee est chaleureux. La lumière y est tamisée et accueillante. Les chaises aux couleurs chaudes, valsant entre le rouge bordeaux, le jaune et le bleu turquoise, respirent la gaieté. Ce festival de couleurs contraste bien avec les murs peints en blanc. Quelques cadres, représentant des jeux célèbres tels que la belote ou encore le jeu d’échecs, apportent une touche d’originalité.
Les éclats de rire à l’étage excitent la curiosité en ce début de soirée. Entre boutades et rigolades, un groupe de huit jeunes se prêtent au jeu du time’s up. Le principe est simple d’après Alpha Malick Lamotte. « On fait des équipes de deux voire plus. Il faut faire deviner aux autres membres de son équipe le maximum de mots à l’aide de cartes », informe l’étudiant en agroalimentaire chargé d’expliquer les jeux aux non-initiés. Les joueurs n’en sont qu’à la première manche. Ils se sont divisés en groupe de deux : les garçons versus les filles. La première manche consiste à faire deviner le mot grâce à des phrases. L’ambiance est bon enfant. Certains en perdent leur latin face à un sablier peu clément. «Time’s up ! », crient les garçons juste après le passage des filles. La deuxième manche corse le jeu. La troisième produit une vive excitation. Les compétiteurs jouent le jeu en usant d’onomatopées et de mimiques. Le match s’achève par une victoire des filles ; les garçons se rebiffent lors du deuxième acte. On a le cœur à la fête !
Paris, l’inspiratrice
Saly Lamotte a créé son « petit bébé », Kaff’coffee, en décembre 2020. Tout est parti d’un constat. « J’ai eu l’idée en fréquentant des bars à jeux à Paris avec ma sœur. J’y suis retournée avec des amis sénégalais et nous avons unanimement apprécié ce moment », confie-t-elle, le sourire charmant. Cette juriste travaillant dans un cabinet de la place décide alors d’implanter un bar à jeux au Sénégal avec l’aide de ses proches et de quelques amis. « Je me suis dit que c’est quelque chose qui peut marcher, car les Sénégalais aiment se réunir autour du ludo ou encore des jeux de dames », soutient la jeune femme de 29 ans. Entreprenante, elle veut faire de cet espace de loisirs un « lieu free où les gens s’amusent, dégustent des plats, se font de nouveaux amis » dans la bonne humeur. Espère-t-elle ainsi faire plus connaître Kaff’coffee aux Dakarois afin de sensibiliser les gens aux vertus de ces espaces de détente.
Betty Kamara a découvert le bar à jeux grâce à ses cousins. La novice a décidé, pour son premier soir à Kaff’coffee, de se livrer à un jeu de scrabble. Concentrée, la jeune de 25 ans éprouve du plaisir à prendre le dessus sur son adversaire du soir. « C’est une belle découverte pour moi, car cela me permet de changer d’air et de profiter de ma passion pour ce jeu », affirme-t-elle, les yeux rivés sur le jeu de son adversaire. Elle apprécie particulièrement l’instant d’évasion et la décontraction que lui donne à savourer Kaff’coffee. Un peu plus loin, Ernest Pidalajé Koeliwa joue au jeu de la tour infernale. Le sourire jusqu’aux oreilles, le jeune étudiant togolais profite du moment pour se « distraire un peu et établir de nouvelles relations ». Une heureuse trouvaille pour bien d’autres Dakarois.
Arame NDIAYE