En perspective de l’hivernage 2025, le gouvernement a validé, hier, 10 mesures pour lutter contre les inondations. La question a fait l’objet d’un Conseil interministériel au Building administratif Mamadou Dia sous la présidence du Secrétaire général du gouvernement, Boubacar Camara.
Une fois n’est pas coutume : le Conseil interministériel d’hier consacré à la prévention et à la gestion des inondations a été présidé par le nouveau Secrétaire général du Gouvernement, Boubacar Camara, en l’absence du Premier ministre, Ousmane Sonko. Au terme de la réunion, dix mesures ont été retenues par le gouvernement. D’abord, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, en relation avec les ministres chargés des Collectivités territoriales et des Transports terrestres, est invité à veiller au démarrage sans délai et à la finalisation par toutes les structures opérationnelles des opérations pré-hivernages au plus tard le 15 juillet 2025. « Dans cette phase préparatoire, le Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens assurera l’entretien et la réhabilitation des ouvrages de franchissement dans les zones et sites vulnérables », instruit la Primature.
Ensuite, dans le cadre de la gestion des crues, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, en collaboration avec l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs), l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg), est appelé à prendre les dispositions requises pour « assurer un suivi permanent et rapproché du comportement des bassins et une meilleure planification des lâchers d’eau au niveau des barrages de Diama et de Manantali ». Pour une meilleure planification des opérations de pompage, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, de concert avec les ministres chargés de l’Intérieur, des Collectivités territoriales, des Infrastructures et des Transports, « entreprendra les diligences nécessaires pour le pré-positionnement des motopompes de grandes capacités sur les points endémiques et sites stratégiques déjà identifiés ». Cheikh Tidiane Dièye est aussi chargé de veiller à leur redéploiement en fonction des besoins. Une action qui sera faite avec l’accompagnement du ministre chargé de l’Energie qui « assurera l’installation diligente des descentes électriques partout où ce sera nécessaire ».
Sur ce point, le Premier ministre recommande au ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement et le ministre des Finances et du Budget à prendre « les dispositions utiles pour l’acquisition d’équipements de pompage de grandes et de petites capacités à distribuer aux structures opérationnelles et aux acteurs communautaires qui devront être formés en la matière par la Brigade nationale des sapeurs-pompiers». Par ailleurs, dès à présent et durant tout l’hivernage, les ministres chargés de l’Hydraulique et de l’Assainissement, de l’Urbanisme et des Collectivités territoriales, de l’Intérieur, des Forces armées, des Infrastructures et des Transports terrestre et aériens, de l’Education nationale et de l’Agriculture «prendront toutes les mesures appropriées pour assurer le bon déroulement de toutes les activités socio-économiques (cérémonies religieuses, examens et concours, transports, commerce, agriculture, etc..) et le fonctionnement régulier de toutes les infrastructures et installations stratégiques (axes routiers, écoles, marchés, mosquées, églises, eau, électricité, gares, services publics, etc.) ».
Concernant les travaux d’assainissement d’eaux pluviales en cours susceptibles d’impacter la gestion de l’hivernage 2025, le Premier ministre appelle les ministres chargés de l’Hydraulique et de l’Assainissement, de l’Urbanisme et des Collectivités territoriales, des Forces armées, des Infrastructures et des Transports terrestre et aériens et de la Solidarité nationale à engager des plans d’accélération et à prévoir, à défaut de les terminer, « des mesures transitoires palliatives sur les sites concernés». A ce titre, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement va soumettre, sous huitaine, la liste des projets concernés et une matrice de suivi.
1.398 parcelles dont 108 titres fonciers dans des zones inondables à Dakar
C’est Madické Cissé, Directeur de la prévention et de la gestion des inondations qui a fait la révélation : 1.398 parcelles dont 108 titres fonciers se trouvent dans des zones inondables dans la région de Dakar. D’après M. Cissé, ce foncier est localisé sur des voies d’eaux naturelles impactant les projets des pôles de Deni Birame Ndao, du Lac Rose et d’autres promoteurs. « Un décret d’utilité publique est en cours pour l’expropriation des 1.398 parcelles », a fait savoir Madické Cissé.
Pour sa part, le gouvernement est revenu sur l’occupation des sols dans ses recommandations. Ainsi, le ministre de l’Urbanisme et des Collectivités territoriales, en relation avec les ministres chargés de l’Intérieur, des Forces armées, des Finances et du Budget, de l’Environnement et de l’Assainissement, « est engagé à garantir le strict respect de l’ensemble des textes et documents de planification relatifs à la gestion foncière et à l’occupation du sol ». Dans ce dossier, les ministres concernés sont invités à veiller à la libération et à la préservation des espaces humides et des voies naturelles de drainage d’eaux pluviales, des zones non aedificandi.
Des actes qui doivent être menés selon la Primature, en tenant compte des Plans de gestion des risques d’inondations (Pgri), des Plans de prévention des risques d’inondations (Ppri) et des Territoires à risques élevés (Tre). Dans le même ordre d’idées, le gouvernement demande à éviter toute construction ou occupations non adaptées sur les rives des cours d’eau, mais aussi les plaines d’inondation, les bas-fonds ou les cuvettes qui sont les réceptacles naturels du trop-plein d’eau des fleuves. « En outre, la vocation des forêts et réserves naturelles devra impérativement être respectées, compte tenu de leur rôle capital dans le sort naturel des eaux pluviales », recommande-t-on.
Babacar Guèye DIOP