Pour la sécurisation des ouvrages de prévention des inondations, Cheikh Tidiane Dièye, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, invite à une prise de conscience collective. Hier, lors du lancement des opérations pré-hivernage « Waajal sunu nawet », il a déploré les agressions contre les infrastructures d’assainissement.
Cheikh Tidiane Dièye, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a lancé, hier, à la station d’épuration de Cambérène, les opérations pré-hivernage « Waajal sunu nawet ». Devant les organes publics en charge de l’assainissement, il a expliqué que les actions de l’État n’auront l’effet escompté que si les Sénégalais s’engagent à préserver les ouvrages. « Interrogeons le comportement incivique et mettons-y un terme. À Dakar et partout, les ouvrages continuent d’être dévoyés, les canalisations transformées en déversoirs de déchets, les bassins de rétention offrant l’image de réceptacles de toutes sortes de rejets, le vol de plaques des regards demeurant un fléau », a déploré le ministre. En matière de gestion des inondations, l’État a consenti beaucoup d’efforts portés sur les investissements financiers pour la réalisation d’ouvrages.
En effet, le diagnostic réalisé, dès la prise de fonction de Cheikh Tidiane Dièye, avait permis de relever un faible niveau d’engagement communautaire et de prise de conscience collective. Il s’y ajoute des actes anthropiques qui se manifestent par une agression des voies et exutoires naturels d’eaux pluviales. Les mêmes actions sont aussi notées dans des zones basses non ædificandi avec des branchements clandestins sur les réseaux d’assainissement d’eau pluviale et des aménagements ne prenant pas en compte le réseau hydrographique. « L’incidence négative de ces comportements doit être questionnée et combattue par une mobilisation de proximité », a préconisé M. Dièye. D’ailleurs, il reste convaincu qu’ensemble, le Sénégal peut arriver « à vaincre la persistance de ces mauvais comportements grâce à des actions soutenues de sensibilisation, mais également à une montée en puissance de tous les volets de la police de l’assainissement qui est déjà en cours d’opérationnalisation ».
Pour l’État, le socle de la gestion des inondations reste la prévention. « La réduction des risques et l’atténuation des conséquences des inondations passent par l’anticipation dans la mise en œuvre des actions prioritaires ; le temps étant un facteur précieux », a ajouté Cheikh Tidiane Dièye. Si l’État reste mobilisé, le ministre appelle chaque citoyen à être le gardien des ouvrages et des installations pour leur assurer un fonctionnement optimal. « Ce qui contribuera à réduire significativement la vulnérabilité de notre cadre de vie. C’est sur ce terrain que nous attendons les mairies et tous les acteurs communautaires », a estimé le ministre. Avec l’hivernage qui s’approche, le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement invite à un « minimum d’organisation et de veille communautaire dans les quartiers et villages pour amener tout un chacun à ne plus jeter des ordures dans la rue, à ne plus obstruer les canaux, à ne plus agresser les voies de passage des eaux, et à participer à l’entretien des ouvrages d’assainissement ».
Bilan de l’opération « Setal sunu reew »
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a fait le bilan de « Setal sunu reew », initié, en juin 2024, par le Président Bassirou Diomaye Faye. Cette campagne mensuelle de propreté, en pause depuis quelques mois, a été saluée par M. Dièye. « Ne serait-ce que pour la deuxième édition de ces journées qui avait l’objet d’une évaluation quantifiée, les efforts des uns et des autres avaient permis de curer 50.756 mètres linéaires de réseaux, de traiter 29 bassins de rétention d’eaux pluviales, de nettoyer 550 lieux publics et équipements collectifs en embellissant certains et d’enlever 6.877 tonnes de déchets », a-t-il listé. Relativement aux impacts, en sus de l’amélioration du cadre de vie à plusieurs endroits, avec des répercussions positives sur la santé, il est constaté, selon les spécialistes, une atténuation des inondations dans certaines villes comme Kaolack, Touba ou Dakar.
Babacar Guèye DIOP