La sortie durable de la crise du stationnement passe par une politique « holistique et inclusive de mobilité urbaine », selon Omar Ba, expert urbanistique.
Il s’agit de donner la priorité au transport collectif, à la marche et au vélo afin de réduire durablement la demande automobile en centre-ville. La planification urbaine devrait intégrer des normes adaptées, telles que limiter le nombre de places prévues pour les nouveaux projets, encourager le partage et l’intermodalité avec des parkings relais et des hubs connectés. Les technologies modernes peuvent jouer un rôle clé à différents niveaux : capteurs, données en temps réel, tarification variable et paiements électroniques pour optimiser l’usage de l’espace. La question du financement reste centrale. Omar Ba préconise des modèles économiques innovants en mobilisant des partenariats public-privé, la capture d’une partie de la plus-value foncière et de nouveaux outils financiers.
Il estime que le Cetud (Conseil exécutif des transports urbains durables) doit assumer un leadership clair dans la régulation, la prospective et l’ingénierie, afin d’orchestrer ces réformes de fond. À plus long terme, la construction de parkings à étages ou souterrains pourrait constituer une piste, mais « à manier avec prudence », précise-t-il. « S’ils offrent une capacité immédiate et améliorent l’ordre visuel, leur coût élevé et le risque d’« effet rebond », c’est-à-dire l’incitation à davantage utiliser la voiture, exigent qu’ils s’inscrivent dans une stratégie globale.
Néanmoins, ces infrastructures ne peuvent être viables que si elles sont intégrées à un ensemble cohérent incluant transport collectif renforcé, parkings relais et lutte contre le stationnement informel, poursuit-il. En définitive, Dakar fait face à un dilemme, selon O. Ba : soit se contenter de mesures ponctuelles, soit engager une refonte structurelle de sa politique de mobilité. «Cependant, cela dépendra d’une véritable volonté politique et d’une cohérence dans les décisions publiques », conclut l’expert en questions urbaines.
Elhadji Ibrahima THIAM et Mamadou Elhadji LY (Stagiaire)