La Division spéciale de la cybersécurité a, jeudi dernier, démantelé à Dakar, un vaste réseau de prostitution opérant via un site pornographique et des groupes Telegram. Trois suspects sont arrêtés et présentés au procureur. L’enquête ouverte suit son cours.
La Division spéciale de la cybercriminalité (Dsc) a frappé un grand coup. Dans le cadre de la surveillance du cyberespace et des investigations numériques, elle a démantelé un vaste réseau de prostitution et procédé à l’arrestation de trois de ses membres. Selon les informations de la police, le réseau utilisait un site pornographique et des groupes de diffusion en ligne pour publier des contenus à caractère pornographique et promouvoir des activités de prostitution via Internet. Les investigations ont permis d’établir que ce dispositif reposait sur un site internet spécialisé servant à diffuser des vidéos explicites, ainsi que sur des groupes privés hébergés sur l’application Telegram, utilisés comme canaux de relais, de publicité et de mise en relation avec les clients. L’ensemble fonctionnait selon une organisation structurée, administrée par un individu opérant sous pseudonyme et résidant à l’étranger. D’après les informations de la Dsc, l’exploitation des supports numériques a permis de découvrir un volume particulièrement important de contenus illicites, estimé à 2.148 vidéos et images à caractère pornographique. Pire encore, ces contenus mettent en scène des personnes identifiables et diffusées à grande échelle sur les plateformes concernées.
Les tarifs variaient entre 20.000 à 100.000 FCfa
Les investigations ont, en outre, mis en évidence un mode opératoire consistant en la production volontaire de vidéos personnelles à caractère pornographique, transmises à l’administrateur des plateformes afin d’en assurer la diffusion et la promotion de prestations sexuelles tarifées. La même source indique que les rendez-vous avec la clientèle étaient organisés par l’intermédiaire de ces canaux numériques. C’est l’administrateur qui assurait la mise en relation et retenait, à titre de rémunération, le montant correspondant à la prestation d’un client sur quatre. Lors de leurs auditions, les personnes arrêtées ont révélé que les tarifs pratiqués pouvaient atteindre 20.000 FCfa pour une heure et 100.000 FCfa pour une nuitée, les transactions s’effectuant principalement via des services de paiement mobile. Les mis en cause ont été déférés devant le parquet du tribunal hors classe de Dakar.
La procédure judiciaire suit son cours sous l’autorité des juridictions compétentes.
Par Aliou DIOUF

