Des maris « propulseurs de carrière » : une réalité bien perceptible dans notre pays. Leur bienveillance fait penser à l’adage : « Un partenaire, un poids ou une paire d’ailes ? » Ils aident leurs épouses à marcher avec assurance, à s’épanouir professionnellement et à gravir les échelons. Cette influence positive laisse toujours des traces.
Il est des hommes qui procurent des ondes réconfortantes à leurs épouses. Lors d’une interview qu’elle nous avait accordée, chez elle, au Point E, l’ancienne ministre du Développement social, feue Maimouna Kane, n’avait pas tari d’éloges à l’endroit de son époux. Elle rendait ainsi hommage à tous ces maris qui contribuent à l’épanouissement de leurs familles, notamment de leur épouse. Militante de la cause féminine, l’une des premières femmes à occuper la fonction de magistrat au Sénégal, elle soulignait que ce soutien de taille avait été déterminant dans sa carrière. Mais son époux, confiait-elle, avait toujours été à ses côtés et avait participé grandement à son évolution sociale et professionnelle.
Elle n’est pas la seule. Mme Ndiaye (nom d’emprunt) a toujours occupé des positions stratégiques après un brillant cursus universitaire. Dire qu’elle aussi s’est mariée avant l’obtention du baccalauréat ! Son projet de mariage n’avait pas été agréé par sa mère, qui craignait que cela ne constitue un frein à sa trajectoire universitaire et professionnelle.
« Elle était réticente. Elle se disait que j’allais finir comme femme au foyer, avec des maternités successives. Le mariage n’était pas, à ses yeux, compatible avec la poursuite des études, surtout que l’épouse est astreinte, dans nos sociétés, à des devoirs conjugaux pour les beaux yeux du mari : le repas, le linge, la vaisselle et le nettoyage de la maison étant dévolus à l’épouse ».
Coup du destin : les prédictions de sa mère ne se sont pas réalisées. « Mon mari, un homme d’une grande finesse d’esprit, s’était fixé le défi de ne pas lui donner raison. Il m’a poussée à aller de l’avant et a contribué à ma réussite professionnelle. En l’absence de la femme de ménage, il me suppléait dans les tâches ménagères. Il tenait à ce que je me concentre sur mes études, puisque j’accorde de l’importance à mon travail. Ce qui ne m’a jamais empêchée d’établir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée », explique-t-elle. L’ancienne directrice financière d’une entreprise nationale dit mesurer l’importance d’une communication ouverte dans un ménage. Lors d’un panel organisé par l’Amicale des femmes des sociétés d’eau, Mme Bousso, directrice territoriale Dakar banlieue de « Sen Eau », a aussi conforté cette idée en exposant son expérience personnelle. Elle présentait une communication sur « Le style de management à adopter pour un équilibre entre vie professionnelle et vie privée ». Elle suscite de l’admiration dans son milieu professionnel en raison des performances enregistrées sous sa conduite. Elle souligne avoir épousé un homme compréhensif, qui lui apporte son soutien à plusieurs niveaux. Même si elle reconnaît que les femmes doivent être en mesure de cultiver leur propre épanouissement personnel, elle estime que la construction d’une relation équilibrée dans un foyer apporte une valeur ajoutée à la vie professionnelle.
Par Matel BOCOUM