Mois de pénitence et de jeûne, le ramadan est également pour beaucoup de Sénégalais, un mois durant lequel les modes d’alimentation et vestimentaire changent. Pour le changement du port vestimentaire, il est remarquable, aussi bien chez les hommes que chez les jeunes femmes. Ils s’accoutrent, pour la plupart, en tenues traditionnelles africaines ou arabes comme la djellaba ou le caftan.
Le mois de ramadan, en plus d’être un mois sacré du jeûne, s’accompagne de quelques astuces venant des jeûneurs. Nombre d’entre eux changent non seulement de régime alimentaire, mais également de tenues vestimentaires. Pour certains, les tenues habituelles sont rangées aux placards pour donner place à celles traditionnelles aussi bien chez les hommes que chez les dames. Cette tendance est plus visible chez les jeunes filles et jeunes dames. Celles-ci enfilent, en cette période, des tenues traditionnelles africaines assorties de foulard négligemment posé à la tête. D’aucunes portent aussi des djellabas ou encore des abayas dans la journée, mais aussi la nuit tombée pour pouvoir participer aux prières surérogatoires.
Rencontrée au marché de Tilène, Fatima Dieng fait partie de ces femmes qui ont opté pour la djellaba au mois de ramadan. Pour elle, le mois de ramadan est un mois où la décence prime sur tout. « En cette période, j’aime bien changer d’accoutrement pour me repentir de mes péchés et chercher à être proche de Dieu », dit-elle. Aussi, souligne la jeune dame, ces coupes amples sont confortables pour les longues journées de jeûne souvent fatigantes. Même son de cloche chez Mariama Diaw, étudiante à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Vêtue d’une abaya noire aux rayures de couleur grise, le tout relevé d’un foulard, elle presse le pas sur l’Avenue Bourguiba. Interpellée, elle soutient, avec un brin de sourire au coin des lèvres, qu’en cette période de ramadan, le corps de la femme doit être davantage couvert. « D’habitude, j’aime bien me mettre en habit traditionnel. Mais pendant cette période, je porte plus ces tenues vestimentaires amples, très confortables pour mes déplacements », a argué l’étudiante avec une allure d’empressement.
Assise devant la porte de sa maison et entourée de ses amies, histoire de tuer le temps, la jeune Salimata Sall, habitante de Castor, a aussi changé provisoirement de style vestimentaire. Elle confie : « Personnellement, je me voile rarement, mais pendant ce mois, porter le voile est pratiquement devenu une habitude chez moi ». De l’avis de cette jeune dame, le ramadan est un mois de pardon qui mérite respect et considération. Trouvée en plein marchandage de légumes avec un commerçant au marché Castor, Adjaratou Rokhaya, voilée de nature, se dit très heureuse de voir certaines femmes et filles s’habiller en tenue traditionnelle africaine ou en djellaba durant cette période. Elle invite ses sœurs à se couvrir le corps aussi bien pendant le ramadan qu’après. « Je les encourage à continuer sur ce bon chemin. Ce serait regrettable que cela ne se fasse qu’au mois de ramadan », conseille-t-elle.
Maguette Guèye DIEDHIOU