Le Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (Crafs) ne veut pas être en reste dans le processus de réforme foncière annoncé pour 2025. Lors d’un atelier tenu, hier, l’organisation a partagé ses propositions.
La grande réforme foncière au Sénégal est annoncée pour 2025. Le Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (Crafs) entend bien jouer sa partition avec des propositions. Celles-ci ont été dévoilées, hier, lors d’un atelier. Selon son président, Babacar Diop, pour réformer le foncier au Sénégal, il faut aller vers « la capitalisation et l’harmonisation de toutes les dispositions qui ont été déjà prises par la réforme de 1964 ».
Il s’agira, selon lui, d’apporter des touches qui vont nous faire innover et de permettre aux communautés locales d’accéder au foncier sécurisé. « Notre souci, c’est de permettre aux jeunes et aux femmes d’accéder au foncier », a soutenu M. Diop. Il propose aussi d’aller vers la participation locale, pour arriver à une gestion rationnelle du foncier. En effet, explique-t-il, « dans une commune, nous pouvons avoir une quarantaine ou cinquantaine de conseillers, mais cette commune peut disposer presque de 100 villages donc tous les villages ne sont pas représentés ».
Pour cette organisation de la société civile, l’idéal serait de créer des Comités villageois paritaires qui vont donner leur avis sur la répartition foncière. « Notre souci, c’est que nous ne pouvons pas dire non à l’agro-business, mais nous disons non à la marchandisation des terres. Si l’on parle de marchandises, on parle d’argent et le plus fort va coincer le plus faible, et nos communautés n’ont pas assez d’argent pour peut-être acheter de la terre ».
Dans ses propositions, le Crafs propose que l’État investisse dans les infrastructures hydro-agricoles pour permettre aux producteurs de s’adonner à l’activité de production. Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, représenté par Arona Ba, directeur des collectivités territoriales, a relevé que « les propositions doivent refléter les priorités et contribuer à la construction d’un cadre juridique qui garantisse à chaque citoyen, notamment aux femmes et aux jeunes, l’accès sécurisé à la terre et une meilleure gestion des ressources foncières ».
En effet, selon M. Ba, « en dépit de diverses tentatives de réformes foncières au Sénégal, entamées depuis les années 90, plusieurs obstacles demeurent, tels que les pratiques coutumières restrictives, et la multiplication des conflits fonciers dans nos zones rurales du fait de plusieurs facteurs ».
Fatou SY