L’annonce, par le gouverneur de Dakar, de dégager des artères les véhicules et épaves en stationnement prolongé est saluée dans son principe, notamment en vue des Jeux olympiques de la jeunesse 2026. Cependant, les mécaniciens, par la voix du Revaas, dénoncent une méthode précipitée et non concertée.
Au lendemain de l’annonce, par le gouverneur de Dakar, de l’opération de dégagement des véhicules en stationnement prolongé, des épaves et des engins abandonnés des artères de la capitale, les réactions sont mitigées. Si le fond de la mesure est largement salué, la méthode suscite des critiques, notamment de la part des mécaniciens. L’initiative du gouverneur visant à remettre de l’ordre est perçue comme salutaire. À Rufisque, les acteurs locaux y adhèrent, à l’image d’Abdoulaye Diallo, un commerçant du centre-ville. Cet avis est partagé par Aliou Sow, président du Regroupement des vrais artisans de l’automobile du Sénégal (Revaas). Il dit comprendre et accepter la mesure, la justifiant par la nécessité de préparer la ville à accueillir les Jeux olympiques de la jeunesse en octobre 2026. Cependant, les mécaniciens dénoncent une approche qui met les «charrues avant les bœufs ». Selon eux, deux préalables essentiels auraient dû être respectés avant de lancer l’opération : l’ouverture d’un dialogue avec les acteurs concernés et l’aménagement d’un site de recasement dédié. Ils invitent le gouverneur Ousmane Kane à s’inspirer de ses prédécesseurs et à privilégier la concertation. Aliou Sow souligne que l’absence de dialogue depuis l’arrivée du gouverneur a aggravé l’impact de cette mesure sur leur activité. « Avant de prendre une quelconque mesure, il convient de discuter avec la famille d’acteurs concernés », ont insisté les mécaniciens.
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Les professionnels de l’automobile se disent prêts à être relogés sur le site de la Zampa (Zone d’aménagement des mécaniciens et professionnels de l’automobile) de Diamniadio. Aliou Sow presse les autorités d’accélérer l’opérationnalisation de ces 50 hectares, deux ans après son inauguration. Le président de Revaas dit avoir transmis au ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Amadou Ba, l’urgence pour les mécaniciens de prendre possession du site sans attendre la fin complète des travaux. Il déplore qu’aucun espace n’ait encore été attribué, estimant que le recasement suffirait à lui seul pour résoudre le problème de l’occupation anarchique de la voie publique. En attendant une solution durable, M. Sow appelle les mécaniciens à la prudence ; il leur demande de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter de subir l’opération de dégagement et de prévenir d’éventuels litiges avec les propriétaires des véhicules en réparation.
Mohamed DIENE (Correspondant)


