Le Comité départemental pour la protection de l’enfant (CDPE) et le Projet de résilience et de développement communautaire (PRDC) ont conduit une opération de sensibilisation dans l’île Nord et la Langue de Barbarie. L’objectif est de prévenir les violences faites aux femmes, aux filles et aux enfants, dans un contexte où les violences numériques se multiplient.
Le CDPE, en partenariat avec le Projet de Résilience et de Développement Communautaire de la vallée du fleuve Sénégal (PRDC-VFS), a mené mercredi une série d’activités de sensibilisation dans les quartiers de l’île Nord et de la Langue de Barbarie. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, célébrés du 25 novembre au 10 décembre. L’édition 2025 met l’accent sur un phénomène en pleine expansion : les violences numériques.
Selon une enquête de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), réalisée entre 2023 et 2024, 6,8 % des femmes interrogées dans le nord du Sénégal ont subi des violences, dont une part se manifeste en ligne.
Cheffe du Service départemental de l’Action sociale, Fatima Sy rappelle l’importance de cette mobilisation :
« Nous avons voulu sensibiliser les populations de l’île et de la Langue de Barbarie sur les violences numériques. Beaucoup de femmes subissent du chantage après avoir partagé des images privées qui se retrouvent exploitées contre elles. Il est essentiel de promouvoir une utilisation responsable du numérique », a-t-elle expliqué.
Elle alerte également sur l’exposition précoce des enfants :
« Les parents laissent parfois les enfants trop longtemps devant les écrans. Cela peut entraîner un retard de langage ou des problèmes de vision. Nous voulons vraiment attirer l’attention sur ces risques », a ajouté Mme Sy.
Pour Babacar Dia, expert en développement social et genre du PRDC-VFS, cette initiative s’inscrit pleinement dans la mission d’un projet qui couvre 44 communes dans trois régions :
« Le PRDC-VFS est un projet de l’État du Sénégal, financé par la Banque mondiale, qui accompagne les couches vulnérables : personnes âgées, femmes, enfants et jeunes. Chaque année, pendant les 16 jours d’activisme, nous menons des activités de sensibilisation avec les communautés », a-t-il indiqué.
Cette année, le choix a été fait de rassembler l’ensemble des acteurs : services techniques, organisations locales et leaders communautaires.
« L’objectif était de réunir tout le monde autour d’une table pour réfléchir à ce phénomène qui touche nos zones d’intervention. Nous voulons qu’à terme, il n’y ait plus de violences faites aux femmes et aux filles », insiste-t-il.
Au terme de la journée, les deux institutions ont rappelé la nécessité d’une utilisation responsable et sécurisée d’Internet, tant pour les adultes que pour les enfants.
« Le numérique doit être un outil de développement, pas un outil de destruction », conclut Fatima Sy.
Jeanne SAGNA


