La musique sénégalaise pleure l’un de ses fils les plus authentiques. Adama Seck, plus connu sous le nom de Secka, s’est éteint ce samedi à Thiès, à l’âge de 62 ans. Avec lui, c’est une voix chaude, enracinée dans les traditions, et un messager des valeurs sociales qui quitte la scène.
Né à Rufisque, c’est dans la ville de Thiès qu’il avait trouvé son port d’attache artistique dès les années 1980. Là, il devient le chanteur emblématique du Royal Band, formation phare qui fit vibrer toute une génération. Mais c’est surtout avec le tube “Samba Alar”, véritable hymne des années 1990, que Secka touche le cœur du grand public. Ce titre, largement diffusé sur les ondes, incarne à lui seul son style : une fusion élégante entre rythmes traditionnels et sonorités modernes, au service de textes empreints de sagesse, de morale et de respect des valeurs.
Auteur de plusieurs albums et collaborateur de nombreux artistes, Secka s’était également illustré au-delà des frontières. Son passage à Paris, lors du Grand Bal de Bercy initié par Youssou Ndour, reste un moment fort de sa carrière, salué pour sa justesse et son énergie.
Discret, mais profondément engagé, il s’était fait plus rare ces dernières années sur la scène nationale, préférant la proximité et la transmission. À Thiès, il continuait d’animer des spectacles et d’accompagner les jeunes talents, toujours habité par ce désir de partage et de continuité.