Face à la montée de menaces maritimes désormais interconnectées à l’échelle de l’Atlantique, les marines et garde-côtes de 27 pays se réunissent à Dakar pour trois jours d’échanges consacrés à la sécurité dans les frontières du Golfe de Guinée.
La capitale sénégalaise accueille du 17 au 19 novembre la 9ᵉ édition du Symposium des Chefs d’état-major de marine et Commandants de garde-côtes, un rendez-vous devenu incontournable pour une région dont la stabilité conditionne une part essentielle du commerce mondial.
Ouvrant les travaux, le ministre sénégalais des Forces armées, le général Birame Diop, a appelé à dépasser les approches strictement régionales pour adopter une vision « pleinement atlantique » de la sécurité maritime. Co-présidant la cérémonie d’ouverture avec la vice-présidente de la Commission de la CEDEAO, L. Tchintchibidja, il a rappelé que la Déclaration de Yaoundé de 2013 marque toujours le socle de la coopération, mais que l’architecture issue de cette initiative doit désormais entrer « dans une nouvelle phase de maturation ».
Selon le ministre, la piraterie n’est plus l’unique préoccupation. Trafic international de cocaïne, pêche illicite, migrations irrégulières, pollution marine et impacts du changement climatique forment un ensemble de menaces « transversales et globalisées » dont les ramifications dépassent largement les frontières du Golfe. « Aucun État ne peut naviguer seul », a-t-il insisté, appelant à un dialogue stratégique renforcé et à une interopérabilité accrue entre marines et garde-côtes.
Le général Diop a salué les avancées enregistrées sous l’Architecture de Yaoundé, notamment les centres régionaux de sécurité maritime (CRESMAO et CRESMAC), les centres multinationaux de coordination et la montée en puissance des patrouilles conjointes. Ces progrès témoignent d’une « solidarité maritime africaine en marche », a-t-il affirmé, tout en estimant nécessaire d’améliorer les capacités d’intervention et d’intégrer davantage ces mécanismes aux cadres politiques régionaux.
S’il a reconnu l’appui déterminant des partenaires internationaux — Royaume-Uni, Union européenne, France, ONUDC, ainsi que plusieurs pays d’Asie et de l’espace atlantique — le ministre a rappelé que la responsabilité première incombe aux États riverains : « C’est à nous, nations atlantiques africaines, de façonner l’avenir de cette région. »
Le symposium doit se poursuivre jusqu’au 19 novembre avec des panels, échanges opérationnels et rencontres bilatérales destinés à renforcer un partenariat maritime désormais pensé à l’échelle de tout le bassin atlantique.
Salla GUEYE


