Lors de son intervention dans l’émission Salam Sénégal diffusée sur Radio Sénégal, le Dr Abdou Khadre Sanogo, psychologue, a abordé plusieurs thématiques d’actualité concernant la société sénégalaise et la santé mentale.
Parmi ses propos marquants, il a évoqué le traitement du corps de la femme dans les médias et le marketing, tout en insistant sur l’importance d’une revendication féministe qui soit respectueuse des valeurs culturelles du pays.
Le Dr Sanogo a notamment déclaré : « J’ai l’habitude de dire qu’on a trop joué du corps de la femme partout : dans les publicités, le cinéma, le théâtre, le marketing. » Il a vivement dénoncé l’exploitation du corps féminin comme un simple objet de consommation, occultant ainsi la sacralité que Dieu attribue à la femme et son rôle primordial dans la société. Il a souligné que « le développement ne peut pas être unijambiste. Cela demande que la femme marche à côté de l’homme pour aller de l’avant. »
En réaction à certaines formes de revendications féministes, comme les sit-in où les participantes s’affichent nues finalement interdit par les autorités, le Dr Sanogo a mis en lumière un paradoxe dans ces actions. Bien que ces initiatives traduisent la gravité des enjeux, il estime qu’elles risquent de détourner l’attention de l’objectif central. « Dans nos sociétés, même si vous organisez un sit-in en étant nu, l’information que vous vouliez passer va être le contraire. Les gens passeront tout leur temps à commenter les corps qu’ils ont vus. » Il a ainsi plaidé pour des formes d’engagement plus stratégiques, comme des plaidoyers, des campagnes de sensibilisation et un militantisme réfléchi.
Le Dr Sanogo a également insisté sur l’importance de ne pas perdre de vue la culture et les valeurs du peuple sénégalais lors de telles actions. « Lorsque l’on revendique, il est crucial de ne pas perdre de vue la culture et le peuple auxquels nous appartenons. Ces actions devraient être enracinées dans nos valeurs tout en adressant des messages qui résonnent à l’échelle internationale. » Il a toutefois reconnu la volonté de ces femmes de provoquer un électrochoc et les a encouragées à poursuivre leur combat, mais de manière différente.
Cheikh Gora DIOP