Engagée depuis son plus jeune âge auprès des plus vulnérables, Sophie Guèye a fait de la solidarité une vocation. Fondatrice de l’association « Les racines de l’espoir », elle œuvre sans relâche pour offrir un avenir meilleur aux enfants en errance dans les rues, aux orphelins et aux personnes atteintes d’ichtyose congénitale rare.
Présidente-fondatrice de l’association « Les racines de l’espoir » depuis 2013, Sophie Guèye consacre sa vie aux enfants en situation de rue, aux orphelins et aux maladies rares. Avec sa Maison de l’Espoir sis aux Maristes, cette jeune dame, taille moyenne aux dreadlocks, s’est engagée à redonner une lueur d’espoir et une place légitime à tous ces enfants innocents et vulnérables dans la société sénégalaise. Dans ce centre d’accueil, tout y est pensé : alphabétisation, apprentissage du Coran, activités sportives, scolarisation et accompagnement à l’autonomie. Les enfants y apprennent à lire, écrire, jouer, rêver et surtout à croire en leur avenir. « Dès mon enfance, j’ai toujours rêvé d’aider ceux que la vie a fragilisés. En 2013, j’ai concrétisé ma passion en créant « Les Racines de l’Espoir ». Deux ans plus tard, une rencontre décisive avec une petite fille atteinte d’insuffisance rénale m’a poussée à organiser ma première mobilisation de fonds », confie Sophie Guèye. Depuis lors, son engagement pour la cause noble des enfants en situation de rue, aux orphelins n’a cessé de croître. Si son action touche des milliers d’enfants chaque année, son plus grand défi reste la prise en charge des enfants atteints d’ichtyose congénitale, une maladie génétique de la peau rare et stigmatisant, caractérisée par une kératinisation anormale de la peau dès la naissance, et se manifestant par l’accumulation de squames en forme de plaques sur le corps.
« Nous ne sommes pas seulement concentrés sur les enfants en situation de rue, mais aussi les enfants et adultes atteints d’ichtyose congénitale. Au nombre de 40, nous les soutenons depuis 10 ans en leur offrant un suivi médical gratuit avec des dermatologues, des ophtalmologues, car la maladie est incurable », renseigne-t-elle. De plus, elle précise qu’ils bénéficient aussi d’une assistance morale pour qu’ils aient une confiance en eux et évitent ainsi que le regard des autres ne les affecte.
Une vision au service de la dignité humaine
Outre leur prise en charge médicale, Sophie Guèye a également fait de leur insertion professionnelle sa cause centrale. Elle a développé l’entrepreneuriat avec des personnes vivant avec un handicap et vivant avec des maladies rares. « Parmi eux, ceux atteints de l’ichtyose gèrent actuellement leur propre business. Il y en a qui évoluent dans les métiers de poulailler, de la sérigraphie, de la vente de chaussures », informe-t-elle. Des figures comme Ndèye Sokhna, autrefois recluse et aujourd’hui entrepreneuse et ambassadrice de cette lutte, témoignent de la puissance de sa démarche.
Pour cette prise en charge de couches vulnérables, Sophie Guèye est assistée par des donateurs, des bénévoles et partenaires. « Pour les bénévoles, nous avons une équipe de 1000 personnes réparties partout dans le monde. À ceux-là s’ajoutent également des donateurs et partenaires », informe-t-elle, précisant qu’ils adhèrent tous délibérément à leur cause en voyant les activités que nous menons dans les réseaux sociaux. « Nous ne menons aucune démarche envers eux. On mobilise nos bénévoles, nos partenaires et nos donateurs par nos actions. Ce sont nos actions qui parlent pour nous », dit-elle.
De l’avis de la présidente de l’association, « Les racines de l’espoir », au total, plus de 300 enfants ont été retirés de la rue, 1500 enfants alphabétisés, la plupart des enfants talibés ont appris à lire et à écrire. Grâce à l’association, « 75 personnes tiennent aujourd’hui leurs propres emplois et soutiennent leur famille. En tout et pour tout, chaque année, nous aidons plus de 3.000 enfants. Nous insistons et misons beaucoup sur l’éducation et la santé, deux droits fondamentaux pour toute personne », fait savoir Mme Sophie Guèye.
Au-delà de l’enfance, son association « Les Racines de l’Espoir » œuvre dans le social. D’après Sophie Guèye, 15 mosquées ont déjà été construites, 175 puits creusés, 5 cases de santé édifiées. Dans l’avenir, elle ambitionne de multiplier les « Maisons de l’Espoir », de créer des écoles adaptées et bâtir un centre médical spécialisé pour les maladies rares. Par ailleurs, elle invite les autres associations et structures étatiques à travailler en synergie pour porter haut le combat pour la cause de ces couches vulnérables de la société sénégalaise. Distinguée à plus de 33 reprises à travers le monde, Sophie Guèye porte un rêve : celui d’une société plus équilibrée, où chaque être humain, même le plus marginalisé, peut espérer des lendemains meilleurs.
Par Maguette Guèye DIÉDHIOU