En prélude au Gamou international de Paris, sous l’égide du Khalife général des Tidjianes, Serigne Babacar Sy Mansour, Pape Moctar Kébé a exposé, le 5 novembre 2025, à l’Université Paris-3 Sorbonne-Nouvelle, le modèle d’éducation de Tivaouane, légué par Seydil Hadji Malick Sy.
PARIS – Pour une première édition, « Les rencontres interculturelles de Paris » ont été un coup de génie. Le Dahira Moutahabina Fillahi Paris 19e a marqué les esprits, le mercredi 5 novembre 2025, à l’Université de Paris-3 Sorbonne-Nouvelle, avec les cours magistraux de Pape Moctar Kébé et Al Amine Kébé sur le thème de l’éducation soufie, selon l’école de Tivaouane. La notion d’éducation dans le sens linguistique et dans la terminologie de l’islam a fait l’objet d’un exposé pointu et référencé du premier nommé. M. Kébé explique que, selon l’islam, « l’éducation est un processus d’orientation et de formation qui guide l’individu vers le chemin de la perfection, de la vertu et de l’excellence ». Cheikh Seydil Hadji Malick Sy a, quant à lui, adopté une approche éducative basée sur la volonté et le contexte du lieu de l’éducation conventionnelle.
S’appuyant sur les textes coraniques et la Sunna prophétique, Pape Moctar Kébé a développé la méthode de formatage de l’individu par Cheikh Seydil Hadji Malick Sy. Selon lui, la méthode de Tivaouane s’appuie sur cinq piliers qui prennent en compte l’état initial du récepteur, la méthode de transmission et les moyens éducatifs. À son avis, les objectifs dans l’école de Tivaouane sont plus que doctrinaux. Ils s’étendent aussi vers une transmission de valeurs morale, spirituelle, intellectuelle, sociale et physique. Le conférencier a présenté son cours magistral dans un arabe littéraire très pointu, devant un public visiblement séduit par la maîtrise du sujet. Pour la synthèse en langues française et anglaise, Al amine Kébé a lui aussi été brillantissime dans son exposé illustré en diaporama appuyé par des comparaisons avec les grands penseurs du monde, tel Platon, Goethe. Ceci pour démontrer scientifiquement la pensée et les pratiques visionnaires de Cheikh Seydil Hadj Malick Sy. La méthode du guide de Tivaouane pour l’éducation inclut également la prise en charge des jeunes depuis le choix du conjoint en fonction de la foi et de la moralité conformément aux enseignements de la religion.
L’inclusion d’une foi authentique aux enfants, les prémunir des vices avec l’instruction et une inculcation de vertus de l’amour du travail, être bienveillant et doux, sans causer de tort physique ou psychologique, en étant ferme et éviter l’excès de dureté. Les ambassadeurs Samira Sitaïl (Maroc), Jean-Christophe Peaucelle, conseiller aux Affaires religieuses du Quai d’Orsay, Me Chems-Eddine Hafiz, Recteur de la Grande Mosquée de Paris, Ibrahim Alci, Co-président du Conseil français du culte musulman (Cfcm) ont salué la pertinence du thème et la pédagogie du duo Pape Moctar Kébé et Al Amine Kébé. Tous pensent que l’éducation soufie, notamment la méthode de Cheikh Seydil Hadji Malick Sy, est un rempart utile pour renverser la tendance de l’ignorance et du mépris pour un monde plus cohésif où la diversité reste une force motrice pour une vie en harmonie. L’encyclopédie des œuvres du Cheikh et plusieurs autres ouvrages inspirés de ses écrits ont été offerts à la bibliothèque de l’université Paris-3 Sorbonne-Nouvelle, à la Grande mosquée de Paris, au Cfcm, au Quai d’Orsay et à l’Ambassade du Royaume du Maroc.
Ousmane Noël MBAYE


