Le Beuleup Souleymane Ndao (1966-2019) a été un personnage important dans la vulgarisation de la culture du Ndoucoumane. Il a été le 47ᵉ Beuleup du Ndoucoumane. Beuleup Souleymane Ndao a été le premier à porter ce titre depuis l’apogée de la province du Ndoucoumane. En 2019, son décès brutal survenu dans sa cinquante-cinquième année a rendu orphelins six enfants et la population de Kaffrine. Souleymane Ndao, qui a succédé à son arrière-grand-père Ibrahima Kimintang Siré Mingué, « a incarné au plus haut point le titre de Beuleup, lui donnant toute sa dimension par sa prestance, son éloquence, sa fine connaissance de sa généalogie, de l’histoire du Ndoucoumane, de son organisation sociale, et de ses us et coutumes », confie Mamadou Gaye, historien.
D’après lui, Souleymane Ndao a représenté la province du Ndoucoumane durant toutes les cérémonies des chefferies traditionnelles du Saloum, du Sine, de Ndiognick Saloum, des dignitaires lébous et de la Casamance. « À toutes les cérémonies officielles, le Beuleup était convié pour représenter et défendre les intérêts de la communauté. Il portait beaucoup de missions de bons offices pour la paix sociale et les bonnes relations communautaires », fait signifier Mamadou Gaye. Le premier Beuleup sous l’ère de la République a aussi beaucoup secondé son père Ibou Khady Ndao, frère de l’actuel Beuleup du Ndoucoumane Momar Talla Ndiémé Ndao dont il était le confident et le bras droit. Selon d’autres témoignages, Le Beuleup Souleymane Ndao a travaillé au service de son pays et de sa contrée du Ndoucoumane comme sportif, acteur culturel, homme politique, enseignant à l’école 6 et 4 (Waly Fatha Ndiaye) et à l’école 1 (Tagouth Waly Ndao). Le prédécesseur du 48ᵉ Beuleup du Ndoucoumane a fait ses humanités à l’école primaire 1 où il a obtenu le certificat d’études primaires, puis son Dfem et son baccalauréat au lycée Malick Sy de Thiès avant de rejoindre l’université de Dakar comme étudiant en Svt jusqu’en 2ᵉ année. Il choisit ensuite de se lancer dans l’enseignement au vu des difficultés de prise en charge et pour soutenir ses parents. Il fut instituteur après avoir fait le Cfpp, il obtint à la sortie le Cap et plus tard le Caecm qui lui permit de servir comme professeur après son passage à la Fastef. Il devient ainsi Pcemg. Comme professeur en Svt, il a servi au lycée de Boulel et au collège franco-arabe de Diamaguène Centre. Chef de cabinet du président du conseil régional de Kaffrine, Babacar Gaye, « il a porté le combat politique de 2002 à sa mort à ses côtés avec loyauté et intelligence sur la base d’une bonne connaissance du milieu et de la qualité des relations », témoigne encore Mamadou Gaye. Ps : ce reportage a été réalisé avant le décès de Modou Ndao Seune.
Par Marième Fatou DRAMÉ