Les États-Unis ont décidé, en toute souveraineté, de suspendre les financements de l’USAID. À travers cet agissement, un homme, du haut de sa « toute-puissance », pense être suffisamment fort pour suspendre la marche du monde. Doit-on le conforter dans ce sentiment? Des décisions controversées et impopulaires, il en prendra encore et encore… Il faut s’y préparer.
Le Sénégal, fort de sa résilience, fera certainement face. Au-delà des émotions, cette situation invite à interroger lucidement les veilles méthodes de la coopération internationale alimentée essentiellement par des enveloppes à sens unique.
Une coopération internationale durable est davantage technique que financière ( accompagnement technique et transfert de technologies). Les crises économiques et sanitaires, qui ont secoué le monde, auraient dû, pourtant, servir de leçon et installer définitivement la conviction qu’on ne peut plus continuer à dépendre des autres. Visiblement, on n’est pas averti.
En plaçant la souveraineté au cœur de la vision 2050, le régime actuel a, plus que jamais, raison d’inscrire notre pays dans une perspective souverainiste. On ne peut pas applaudir le départ des troupes françaises et, en même temps, se plaindre de la suspension de l’aide américaine. Soyons cohérents!
Il faut, à un moment ou à un autre, répondre à la souveraineté par la souveraineté.
Dr. Tapsirou Bocar BA
Enseignant-chercheur en droit public à lUGB