Ce mercredi 23 juillet, Tambacounda a abrité la 4ᵉ édition de la cérémonie de reconversion des exciseuses. À cette occasion, 14 anciennes pratiquantes de l’excision ont officiellement déclaré leur engagement à abandonner cette pratique.
« Nous nous engageons à ne plus pratiquer l’excision des jeunes filles », a affirmé Mariama Diarra, représentante des ex-exciseuses. Avec ses consœurs, elles ont exprimé leur volonté de mettre fin à une pratique qu’elles reconnaissent désormais comme dangereuse. « Nous sommes conscientes des risques qu’elle entraîne. De nombreuses femmes ont souffert de ses conséquences néfastes », a-t-elle ajouté.
Placée sous le thème « Du couteau à la médaille », la rencontre a rassemblé des participantes venues du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso et du Ghana. Elle a permis de renforcer les liens du réseau transfrontalier de lutte contre les violences basées sur le genre.
Pour Aminata Diallo, représentante de la présidente du Réseau burkinabé de lutte contre les violences faites aux femmes, l’excision, bien que légalement interdite, continue d’être pratiquée clandestinement. Elle dénonce la mobilité des exciseuses d’un pays à l’autre pour contourner les législations nationales : « Nous avons constaté que lorsqu’une loi devient plus stricte dans un pays, certaines exciseuses se déplacent vers des pays voisins, comme le Mali ou le Ghana. »
Dans cette dynamique, le réseau sous-régional ambitionne de constituer une réponse coordonnée et durable face à ce phénomène. Un plan d’accompagnement économique est prévu pour les ex-exciseuses, afin de les soutenir dans des activités génératrices de revenus. Certaines seront également formées comme animatrices communautaires chargées de sensibiliser leurs pairs aux conséquences des mutilations génitales féminines et des violences basées sur le genre.
Boubacar Agna CAMARA (Correspondant)