Trois jours après les fortes pluies qui ont occasionné des inondations dans plusieurs quartiers riverains de la vallée du Mamacounda, les autorités locales et plusieurs services ont visité, mercredi dernier, certaines maisons impactées. La plupart de ces habitations sont en ruine et menacent de s’effondrer à tout moment. Plusieurs familles sont dans la désolation…
En marge de la remise de vivres aux familles impactées par les inondations provoquées par le débordement de la vallée morte du «Mamacounda», suite aux fortes pluies, enregistrées à Tambacounda, le lundi 14 juillet, une délégation conduite par le préfet du département de Tambacounda, a rendu visite aux sinistrés, mercredi 16 juillet 2025. Ce déplacement a permis de constater, de visu, l’ampleur des dégâts et leurs conséquences. Dans presque toutes les concessions visitées, le décor était le même. Des vivres emportés ou détruits par l’humidité. Des bagages et habits étalés à même le sol, dans la cour ou sur le mur.
Des bassines, fourneaux, chaises, balais sont dispersés un peu partout. Des cahiers et livres jonchent le sol. Les murs des concessions, encore mouillés, menacent de s’écrouler à tout moment. D’autres présentent un état de délabrement avancé. Ces habitations ont été, pour la plupart, abandonnées par leurs occupants. «Un ami nous a prêté sa chambre. C’est là où nous dormons depuis les inondations. Nous sommes plus d’une dizaine à nous y entasser. À cause des moustiques et de la chaleur, je n’ai pas dormi ces derniers jours», indique Dieynaba Coulibaly, un des sinistrés du quartier Pont.
En effet, les autorités ont identifié certaines maisons qui présentent des risques d’effondrement et ont demandé aux occupants de les quitter. «Ici, plusieurs maisons inondées sont construites en banco. C’est ce qui fait qu’elles ne peuvent plus tenir. C’est pourquoi nous avons donné instruction pour qu’elles soient libérées», explique le préfet, Alioune Badara Mbengue. Le comportement des populations indexé Aussi, dans des maisons touchées par les inondations, on retrouve des puits effondrés, ou complétement remplis par les eaux pluviales.
Le Commandant du Groupement numéro 6 des Sapeurs-pompiers qui couvre les régions de Kédougou et de Tambacounda, Ousmane Lo, a donné quelques recommandations. «Les populations doivent protéger ces points d’eau, en créant des couvercles. Concernant les puits qui se sont effondrés, il faudra épurer l’eau ou simplement les enterrer», dit-il. Le délégué régional du pôle Est de la Société nationale de gestion intégré des déchets (Sonaged), Abdoulaye Déthié Faye, est, quant à lui, revenu sur les causes de la crue du «Mamacounda». À l’en croire, cette vallée reçoit des pluies venant de plusieurs localités du département de Goudiry.
Pis, il relève des obstructions, dues aux déchets verts comme les branches d’arbres. «Pendant cette période de transhumance, des éleveurs séjournent dans la localité pour nourrir leur bétail. Ils coupent les branches des arbres et les tiges qui obstruent certains ponts et empêchent l’eau de s’écouler», souligne M. Faye. Le comportement des populations qui, souvent, se débarrassent de leurs déchets dans la vallée morte du «Mamacounda», a aussi favorisé l’obstruction des canaux d’évacuation se situant sous les ponts, estime-t-il.
De même, pour le Commandant Lo, le sous dimensionnement du pont de Saraba, qui ne supporte pas le débit de l’eau, a aussi favorisé le débordement des eaux de la vallée. Pour éviter qu’une pareille situation ne reproduise, un plan de nettoiement post-crue a été mis en place, renseigne le patron de la Sonaged. Celui-ci consiste à dégager les voies de passage d’eau des huit ponts situés le long du «Mamacounda».
Selon M. Faye, l’autre étape est de traiter et de transformer ces déchets verts en engrais organique, pour fertiliser le sol dans les différents jardins maraîchers. Le préfet du département de Tambacounda, Alioune Badara Mbengue, assure que des dispositions seront prises pour la réalisation d’infrastructures et l’aménagement des accotements du «Mamacounda», pour améliorer la fluidité. «Dans ce cadre, il y aura naturellement des personnes qui seront déplacées», souligne-t-il.
Boubacar Agna CAMARA