Avant même le « first-gaz », l’exploitation du gaz suscite des espoirs auprès des populations. Trouvée devant l’hôtel de ville de Thiès, mercredi après-midi, Khadiatou Baldé, une étudiante en Sociologie à l’Ucad, est enthousiasmée par la commercialisation prochaine du gaz du projet Gta.
Elle perçoit cette nouvelle découverte comme une bouée de sauvetage pour l’économie « précaire des deux Nations ». « C’est génial ! Peut-être que les factures d’électricité vont baisser et qu’on aura enfin de l’argent pour sortir de la misère », explique-t-elle d’une voix empreinte d’espoir. Aïcha Diop, une commerçante du marché central et mère de famille, partage ce brin d’espoir. « J’espère que grâce à ce gaz, les prix des produits de première nécessité vont baisser. Cela nous soulagerait beaucoup, surtout en cette période de hausse des prix », dit cette résidente de Médina Fall, un quartier de Thiès. « Il faudra que les richesses tirées de cette exploitation gazière puissent profiter aux couches les plus vulnérables de la population. Même les jours fériés, je suis obligée de trimer pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent », ajoute Aïcha.
Cependant, Matar Lô, un jeune tôlier, exprime ses craintes par rapport à l’exploitation du gaz. « Je ne suis point rassuré par les premiers jalons posés par le gouvernement actuel. Je ne pense pas que les Sénégalais vont sentir, de manière concrète, l’exploitation de ce gisement », lâche-t-il d’un ton serein. Ses inquiétudes reflètent celles d’une partie de la population qui redoute les impacts potentiels de l’exploitation de ces ressources sur les écosystèmes fragiles. « Je suis inquiet pour nos ressources halieutiques. Les activités d’exploitation pourraient polluer nos eaux. Il faut mettre en œuvre des plans stratégiques pour protéger notre environnement marin », avance Ndickè Seck, un enseignant à la retraite. Ces témoignages contrastés reflètent les espoirs et les craintes des habitants de la Cité du rail face à l’exploitation des ressources gazières.
Pathé NIANG