Pour le psychologue Hyacinthe Bohoussou, spécialiste de la protection de l’enfance, il y a lieu de changer les mentalités et d’encourager aussi les femmes à interroger les normes. Dans cette perspective, la notion de masculinité positive peut aider, à ses yeux, à inverser la vapeur. « Il est important de valoriser ce paradigme, qui est d’autant plus d’actualité au regard de la souffrance des femmes. Si l’on se base sur les violences basées sur le genre, toutes les initiatives ont échoué, car on a longtemps pensé que c’était une affaire de femmes et que les auteurs de ces violences devaient être mis de côté. Il est nécessaire de les impliquer pour changer de paradigme, car les hommes détiennent toujours le pouvoir dans la cellule familiale dans nos sociétés », soutient-il.
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Par le concept de masculinité positive, il faut comprendre, selon ses explications, la bientraitance et la maltraitance, deux choses qui vont de pair. Il est, dès lors, question de créer un environnement favorable et protecteur pour la femme et de favoriser l’engagement des hommes et des garçons. « La bienveillance est une résultante de la masculinité positive. Nous évoluons encore dans des sociétés phallocratiques, avec trop de restrictions pour les femmes et trop de pouvoir pour les hommes. Il nous faut construire un monde nouveau où la femme s’épanouit. Il faut nécessairement que les hommes s’impliquent et que les femmes jouent leur partition en inculquant ces valeurs à leurs enfants », ajoute M. Bohoussou.
Matel BOCOUM