Dans le cadre de l’élaboration de la politique nationale d’urbanisation du Sénégal, Dakar a abrité, hier, la cérémonie de clôture de ce processus entamé depuis 2021, et qui a mené les autorités dans les 13 autres régions. L’atelier a permis de placer la région de Dakar au centre de la dynamique urbaine du pays. Il est ainsi prévu une transformation en profondeur de l’urbanisation de la capitale sénégalaise.
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire a présidé, hier, à Dakar, l’atelier de consultation régionale sur la politique d’urbanisation. L’objectif est de mettre en place une réflexion collective sur l’évolution de Dakar, de l’indépendance à nos jours, et sur sa transformation en un modèle de métropole durable, inclusive et innovante. « Nous nous rassemblons pour écrire une nouvelle page de notre histoire urbaine, où chaque rue, quartier, ville incarne, non seulement les défis d’aujourd’hui, mais aussi les rêves de demain. Ce travail, entamé depuis 2021, a fait le tour des 13 autres régions, et c’est Dakar – notre capitale, notre vitrine, mais aussi notre alerte urbaine – qui clôt ce processus », a déclaré Moussa Bala Fofana. Selon lui, Dakar concentre les enjeux, les opportunités de rupture et de relance. Dans ce cadre, il a souligné que cette localité n’est pas seulement la capitale, mais « un territoire à reconfigurer, à désengorger, à réinventer au cœur d’un maillage équilibré de pôles territoriaux dynamiques. »
L’urbanisation de Dakar était au cœur des débats. Cette rencontre, qui a réuni des experts, professeurs d’université, membres d’organisations internationales et des élus, a permis de discuter des problématiques urbaines. L’atelier de consultation régionale de Dakar vise à impulser une nouvelle dynamique à la discussion sur la planification territoriale multiéchelles, à travers la finalisation du diagnostic de la politique nationale de l’urbanisation. Cette dernière cherche à créer un cadre d’échanges et de connexions entre les acteurs de la région de Dakar, afin de nouer des partenariats avec d’autres qui partagent des intérêts communs dans le domaine du développement urbain durable.
« Ensemble, faisons de Dakar le laboratoire vivant de l’Afrique de demain. Une métropole qui rayonne sans dominer, qui innove sans exclure, qui grandit sans étouffer, pour montrer au monde entier que l’urbanisme sénégalais est une réponse africaine, ancrée dans nos réalités, mais résolument tournée vers l’avenir », a soutenu M. Fofana. Il a, en outre, assuré que les autorités détiennent les outils, la vision et la volonté nécessaires pour que cette transformation soit réalisable.
Des défis énormes
Dakar abrite, à elle seule, plus de 4 millions d’habitants. Aujourd’hui, les défis urbains de la capitale sont, entre autres, l’étalement urbain, la croissance rapide, la concentration du Pib et les problèmes de congestion.
D’après le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, ce rééquilibrage va permettre la création de l’équité spatiale, en corrigeant les fractures entre le centre et les périphéries. Pour lui, il faut un changement de paradigme en s’appuyant sur l’Agenda « Sénégal 2050 », tout en donnant aux autres pôles du territoire national leur dignité, leur attractivité et leur capacité à retenir les populations et les investissements.
« Dakar est le symbole de notre centralisation historique, mais aussi le label d’un nouveau urbanisme à inventer. Elle incarne les défis du présent et l’exigence de prospective. Si nous réussissons à transformer Dakar, alors nous allons réussir à inspirer le reste du pays », a fait savoir M. Fofana.
Bada MBATHIE