« J’ai toujours considéré que perpétuer l’appellation tirailleurs sénégalais c’est accepté également de perpétuer la logique colonialiste », a affirmé le Premier ministre Ousmane Sonko. Le chef du gouvernement s’exprimait ce mardi après-midi au cimetière des tirailleurs sénégalais du Camp de Thiaroye. Il effectuait cette visite avec ses homologues du Burkina Faso et du Niger, ainsi que par le vice-président d’Afrique du Sud. Il a rappelé que la question mémorielle est au cœur de son action politique.

Le Premier ministre a justifié son souhait de rompre avec cette appellation. Selon lui, les soldats « n’étaient pas sénégalais seulement », mais des « travailleurs africains ». Il a rappelé que le corps des tirailleurs a mobilisé « toute l’Afrique », parlant de « plus de 15 nationalités » regroupées à Thiaroye. Il a cité l’exemple des ressortissants de la Haute Volta (aujourd’hui Burkina Faso) et du Niger, mais aussi de la Guinée et du Tchad. Il a ainsi estimé qu’il ne serait « pas abusif de revenir à l’appellation de tirailleur africain » pour « restituer les choses à leur juste titre ».
Djibril DIAO